mardi 3 décembre 2013

Travail du dimanche : de nouvelles régressions sociales

On se croirait revenu au « bon temps » de Sarkozy où il suffisait que le patronat de la grande distribution et du commerce dise pour que le gouvernement fasse. Les magasins Bricorama de la région parisienne ont transgressé la loi... le gouvernement change la loi. Mais lorsque des millions de salariés protestent contre les réformes des retraites... rien ne se passe, aucun gouvernement ne les entend réellement...
Et aujourd’hui comme hier, les patrons peuvent se féliciter du résultat et remercier le gouvernement pendant que les salariés savent que leurs conditions de travail et de vie vont encore se dégrader.
Double discours
Le discours que l'on entend du côté gouvernemental est d'une hypocrisie à laquelle hélas nous sommes habitués... Côté face, Jean-Marc Ayrault affirme qu'il n'y aura pas de remise en cause de la règle du repos dominical, mais côté pile il dit partager les orientations du rapport Bailly qui propose d'autoriser les ouvertures dominicales 12 dimanches (un par mois) au lieu de 5... dont 7 à la discrétion des entreprises... Autrement dit, une réaffirmation de principe et des mesures pratiques totalement contradictoires...
Et la porte ouverte à la banalisation et la généralisation demain du travail du dimanche !
Nouvelle brèche
C'est une brèche élargie dans l'égalité de traitement des salarié-e-s. Car ne nous y trompons pas, les prétendus critères de volontariat ne sont qu'un leurre ? En réalité le volontariat ne peut exister puisque que le contrat de travail subordonne le salarié au parton. C'est l'employeur qui demande au salarié de travailler le dimanche et non le contraire ! Compte-tenu du nombre de chômeurs, de la faiblesse des salaires, de la précarité de nombreux emplois (temps partiels subis, CDD...) dans le commerce, combien de salarié-e-s ont réellement le choix devant les demandes de leur patron ?
La redéfinition des périmètres de consommation exceptionnel (PUCE) et des zones touristiques est peut-être nécessaire, mais elles ne doit pas être l'occasion d'une nouvelle dégradation des conditions de travail des salariés et créer de nouvelles inégalités entre eux, notamment dans les entreprises de moins de 10 salariés.
Augmenter les salaires
La solution n'est pas de travailler le dimanche, mais d'augmenter les salaires.
Le travail du dimanche doit rester exceptionnel dans des secteurs de services publics comme la santé, la sécurité, les transports... où il correspond à une réelle nécessité. Il ne doit pas être l'occasion d'ajouter encore de la concurrence à la concurrence au profit des grandes enseignes qui veulent s'arracher encore plus de « parts de marché » et des consommateurs.
Contrairement à ce que veut faire croire la publicité, principalement celle des grandes enseignes commerciales, consommer n'est ni le bonheur, ni une fin en soi !

Le dimanche comme jour de repos, est issu d'une longue lutte syndicale. Il doit rester ce temps de repos commun qui permet le maintien et le développement du « vivre ensemble », des activités sociales, familiales, culturelles, sportives partagées nombreuses et dynamiques.

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