On
se croirait revenu au « bon temps » de Sarkozy où il
suffisait que le patronat de la grande distribution et du commerce
dise pour que le gouvernement fasse. Les magasins Bricorama de la
région parisienne ont transgressé la loi... le gouvernement change
la loi. Mais lorsque des millions de salariés protestent contre les
réformes des retraites... rien ne se passe, aucun gouvernement ne
les entend réellement...
Et
aujourd’hui comme hier, les patrons peuvent se féliciter du
résultat et remercier le gouvernement pendant que les salariés
savent que leurs conditions de travail et de vie vont encore se
dégrader.
Double
discours
Le
discours que l'on entend du côté gouvernemental est d'une
hypocrisie à laquelle hélas nous sommes habitués... Côté
face, Jean-Marc
Ayrault affirme qu'il n'y aura pas de remise
en cause de la règle du repos dominical,
mais côté pile il
dit partager les orientations du rapport Bailly qui propose
d'autoriser les ouvertures dominicales
12 dimanches
(un
par mois) au lieu de 5... dont 7 à la discrétion des entreprises...
Autrement dit, une réaffirmation
de principe et
des
mesures pratiques totalement
contradictoires...
Et
la porte ouverte à la banalisation et la généralisation demain du
travail du dimanche !
Nouvelle
brèche
C'est
une brèche élargie
dans
l'égalité de traitement des salarié-e-s.
Car ne nous y trompons pas, les prétendus critères de volontariat
ne sont qu'un leurre ? En
réalité le volontariat ne peut exister puisque que le contrat de
travail subordonne le salarié au parton. C'est
l'employeur qui demande au salarié de travailler le dimanche et non
le contraire ! Compte-tenu
du nombre de chômeurs, de la faiblesse des salaires, de
la précarité de nombreux emplois (temps partiels subis, CDD...)
dans
le commerce, combien de salarié-e-s
ont réellement le choix devant
les
demandes de leur patron ?
La
redéfinition des périmètres
de consommation exceptionnel (PUCE) et des zones touristiques
est peut-être nécessaire,
mais elles ne doit pas être l'occasion d'une nouvelle dégradation
des conditions de travail des salariés et créer de nouvelles
inégalités entre eux, notamment dans
les entreprises de moins de 10 salariés.
Augmenter
les salaires
La
solution n'est pas de travailler le dimanche, mais d'augmenter les
salaires.
Le
travail du dimanche doit rester exceptionnel dans des secteurs de
services publics comme la santé, la sécurité, les transports... où
il correspond à une réelle nécessité. Il ne doit pas être
l'occasion d'ajouter encore de la concurrence à la concurrence au
profit des grandes enseignes qui veulent s'arracher encore plus de
« parts de marché » et des consommateurs.
Contrairement
à ce que veut faire croire la publicité, principalement celle des
grandes enseignes commerciales, consommer n'est ni le bonheur, ni une
fin en soi !
Le
dimanche comme
jour de repos, est issu d'une longue lutte syndicale. Il
doit
rester ce
temps
de repos commun qui permet
le maintien
et le développement
du
« vivre ensemble », des
activités sociales, familiales,
culturelles, sportives
partagées
nombreuses
et dynamiques.
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