Que ce soient les zones humides au nord de la gare pour dérouler le tapis aux bagnoles ou les terres arables ensevelies pour la construction d'un magasin Bricoman, d'un Leclerc Drive (deux nouveaux temples de la société de consommation), les élu-es EELV de St Nazaire, en votant chacune des délibérations sur ces sujets au conseil municipal, ont été prêts à accepter toutes les compensations... (par exemple la création du rond point en gazon synthétique à l'entrée de St Naz, c'est le développement durable !) Quand il s'agira de remblayer les 70 hectares de vasière de Méan pour permettre l'agrandissement du terminal conteneurs (pirogues de la mondialisation productiviste capitaliste), qu'acceptera encore EELV, le canada drive de l'écologie politique ?
Le 23 mars, une belle et simple motivation
pour voter Alternative citoyenne pour St Nazaire ?
Retirer au PS et à leurs alliés leur pouvoir de nuisance !
Non
à
la compensation biodiversité
Déclaration
internationale
pour défendre les biens
communs et s'opposer aux
mécanismes de compensation
biodiversité
En
réaction au Forum Mondial sur le
Capital Naturel qui s'est tenu à
Édimbourg (Écosse), du 21 au 22
novembre 2013, 136 organisations
ont publié une déclaration pour
s'opposer au principe de
compensation biodiversité et ont
organisé un contre-forum sur les
biens communs.
Alors
que les marchés du carbone ont
montré leur inefficacité à faire
diminuer les émissions de gaz à
effet de serre, les entreprises et
les gouvernements proposent
désormais d'étendre ce type de
mécanisme à la biodiversité et aux
écosystèmes.
Le
principe est qu'une entreprise
ayant un projet entraînant une
destruction ou une dégradation
d'un espace naturel puisse
payer un
intermédiaire pour compenser
ses impacts en restaurant ou
en
protégeant un autre espace.
Or, comme l'explique Hannah
Mowat de
FERN : « La
biodiversité n'est pas un
produit de supermarché que
l'on peut
acheter ou échanger. Elle
est liée aux paysages
humains et
culturels et sa destruction
à un endroit ne peut être
compensée
par une action plus loin ».
De
plus, le risque associé à ce
type de mécanisme est d'ouvrir
un
nouveau marché pour les
acteurs financiers qui peuvent
se placer
dans la chaîne des
intermédiaires, et spéculer,
comme l'explique
Lucie Pinson, chargée de
campagne pour les Amis de la
Terre :
« Avec
les incertitudes autour de
la crise économique, les
banques
cherchent de nouveaux
investissements : la crise
écologique
s'accélérant, avec une
demande en ressources
naturelles et en
énergie croissante, les
banques voient dans les
mécanismes de
compensation biodiversité un
nouveau marché florissant ».
Si
les entreprises soutiennent
les mécanismes de
compensation, c'est
également parce qu'ils
permettent d'éviter des
législations plus
contraignantes ou de saper la
contestation locale contre un
projet
comme l'explique Maxime Combes
d'Attac France : « L'extension
des
mécanismes de compensation
biodiversité est clairement
au cœur
des projets de gestion de la
nature que veulent mettre en
œuvre des
acteurs financiers pour
maintenir coûte que coûte un
modèle
insoutenable. Le Parlement
français, qui sera saisi
d'une loi
biodiversité au printemps
2014, devra choisir entre
ouvrir les
vannes de la compensation
biodiversité ou alors
renforcer les cadres
qui permettent de bloquer
les petits et grands projets
inutiles
destructeurs de biodiversité
et d'écosystème ».
Une dizaine d'organisations
françaises, notamment des
associations
locales impliquées dans la
lutte contre des projets
controversés,
sont ainsi signataires de la
déclaration.
L'extension
des
mécanismes de compensation est
un phénomène mondial : «
Au
Brésil, le gouvernement
procède à une réforme des
politiques
publiques pour permettre aux
entreprises de «compenser »
l'impact
plutôt que de prévenir les
dégâts. La banque de
développement
brésilienne, BNDES,
subventionne les Etats pour
qu'ils adoptent des
lois locales sur les
compensations carbone et
biodiversité. Bien que
cela soit contesté par le
procureur public, ces
politiques sont à
l'origine de violations
dramatiques des droits des
peuples
autochtones »,
explique Lucia Ortiz, des Amis
de la Terre Brésil.
Pour faire face, et dénoncer, les mécanismes de compensation biodiversité, les organisations signataires de la déclaration proposent de renforcer l'idée de bien commun comme l'explique Nick Dearden, directeur du Mouvement mondial pour le développement et coorganisateur du Forum sur les Biens Communs : « La nature est un bien commun qui appartient à tous et dont chacun est responsable. Elle doit être gérée démocratiquement, en renforçant en priorité les droits des communautés locales qui en dépendent selon le principe de bien commun et non de marché. »
La
déclaration complète et la
liste des signataires est
disponible à
http://no-biodiversity-offsets.makenoise.org