mardi 1 avril 2014

Et après !!!

Les élections passées, nous ne pouvons que déplorer l'absence d'une opposition citoyenne.
Il est vrai que ceux qui voulaient, à tout prix, et avec des méthodes plus que douteuses, s'accaparer les voix de feu "Label Gauche" en ont été pour leur frais.
Il ne suffit pas de se gausser d'une volonté citoyenne pour être crédible, encore faut-il être sur le terrain.
Il est d'ailleurs amusant de noter que nos "bourgeois citoyens" ont un avis féroce sur ce que doit être la question politique.
Un peu comme une recette de cuisine, il faut des ingrédients que l'on va chercher dans l'arrière cuisine et plus c'est rance mieux c'est.
Ce qu'il faut de prime d'abord, c'est une pensée unique, un refus du débat.
Ensuite un ou des boucs émissaires, et c’est une loi imprescriptible, que l'on jette à la vindicte du groupe avant que de ne la jeter en pâture à la face publique, car on est, dès lors que l'on est en désaccord avec le chef cuisinier, un dangereux ennemi intérieur, un casseur de fourneaux.
On fait mijoter à feu doux en restant bien dans son coin en mâchonnant et ruminant sur "l'enfer c'est les autres" avec un soupçon de paranoïa aiguë  pour pouvoir rester entre gens qui pensent absolument la même chose (l'absolu est la norme).
On se présente alors aux élections avec une pureté immaculée, sans oublier d'inviter des amis, adeptes eux aussi d'une vérité intérieure que rien ne doit venir troubler.
Fort de cet autisme politique, entre gens de bonne compagnie on se plait à penser qu'une adhésion massive à nos idées va venir submerger notre justesse idéologique.
Visionnaires nous sommes, le troupeau ne peut que suivre.

Si au lendemain du premier tour la recette n'a pas pris, il est inutile de la revoir, cela ne vient pas des ingrédients ou d'une quelconque erreur dans les cuisines, il ne peut s'agir que d'un épiphénomène extérieur, nous l'avons déjà clamé "l'enfer c'est les autres".
Alors, de nouveau comme une lancinante ritournelle, on cloue au pilori, ou voue aux gémonies, le fourbe, le traitre qu'on désigne immanquablement sous le vocable "ego surdimensionné", et même s'ils sont plusieurs on en prend qu'un, car pour nous un groupe c'est un chef qui pense et ses affidés.

Ainsi on peut dormir la conscience tranquille, content du travail effectué, fier d'avoir fait avancer la cause prolétarienne, d'avoir émancipé un peu les consciences, tel un père blanc dans des contrées lointaines où d'ailleurs on ne mettrait jamais les pieds, car "notre savoir est suffisant non ?".

Pour alternative citoyenne, point de cuisine, d'arrière cuisine, juste une envie d'être sur le terrain au quotidien, de construire patiemment, tranquillement en revendiquant le droit de ne pas être omniscient, de douter, d'écouter.

Les projets citoyens c'est ensemble que nous les construirons pas engoncés dans des certitudes.