lundi 29 juillet 2019

Quand nuit debout Saint-Nazaire dérape !!!


Quelques précisions pour comprendre


Article de presse (source l'express) :

Par Alice Afanasenko, docteure en littérature, enseignante et chercheuse autiste, membre de l’Association Francophone de Femmes Autistes.
Que l’on soit militant de la cause écologiste, climatosceptique ou encore indifférent à tout cela, en vacances, au travail, sous la canicule ou non (mais il est difficile de lui échapper cette année), nul n’ignore plus aujourd’hui ni le nom ni le visage de Greta Thunberg. À elle aussi, il est difficile d’échapper tant le battage médiatique autour de sa personne est intense.
greta-thundberg

Greta ne dit rien que de connu, pourtant Greta dérange. Les réactions qu’elle suscite sont même de plus en plus violentes : son discours à l’Assemblée, mardi 23 juillet, a encore été l’occasion de déchaînements virulents. Le summum de la haine misogyne et handiphobe a été atteint mardi 23 juillet par Michel Onfray, auto-proclamé philosophe, à qui revient donc la palme du sordide tant sa plume trempe dans la boue de ses fantasmes libidinaux, poursuit le vieux sillon de la haine des femmes et témoigne du mépris des personnes autistes en général – avec, en prime, une touche de dédain généralisé pour la jeunesse (à lire ici mais on peut aussi fortement s’abstenir).
Selon le vieux philosophe qui, visiblement, ne supporte pas de recevoir de leçons d’un plus petit que lui, Greta, jeune fille autiste Asperger militante écolo, serait donc rien moins qu’un “cyborg” (je passe les allusions à son corps de poupée et les implicites sexuels qui s’y trouvent logés). Et finalement, son visage “qui ignore l’émotion – ni sourire ni rire, ni stupéfaction, ni peine ni joie”, à “l’enveloppe” “neutre”, sur “un corps sans chair”, ne fait rien moins qu’annoncer “l’avènement du posthumain”, “ce vers quoi l’Homme va”.
Monsieur Onfray, vous qui voulez laisser l’autisme de Greta “de côté”, sachez quand même que, loin de représenter le posthumain, son visage, comme le mien et comme celui de la plupart des autistes, ne fait que traduire la difficulté que nous avons d’exprimer physiquement nos émotions – ce qui ne veut pas dire que nous n’en avons pas, loin de là. Si les autistes représentaient le futur de l’humanité, comme vous le dites, permettez-moi de vous dire que vous, vous en seriez plutôt le passé, obscurantiste et borné.
Non, nous, autistes, ne sommes pas posthumains. Nous sommes, malheureusement pour nous, bien dans le présent, dans un présent difficile et auquel nous nous accrochons malgré nos spécificités sensorielles et neurologiques qui ne nous rendent pas la tâche facile. Malgré la stigmatisation dont nous sommes victimes. Malgré les préjugés qui pleuvent dès que nous tentons de nous exprimer. Et ce n’est pas parce que nous ne manifestons pas comme vous nos émotions, ce n’est pas parce que nous avons une rationalité et une affectivité différentes de la vôtre que nous ne sommes pas aptes à penser et à peser dans les débats contemporains. Oui, Greta est intelligente et, du haut de ses 16 ans, elle peut au moins vous enseigner l’humilité.
Monsieur Onfray, on peut apprendre de tout et de quiconque, même des enfants. Encore faut-il savoir interroger. Mais au lieu de chercher, il est parfois plus facile de cracher. Au lieu de tenter de comprendre, il est peut-être plus vendeur de crucifier. Hélas, loin de nous le temps des intellectuels français que le monde nous enviait et celui de la french theory qui rayonnait jusqu’en Amérique (et qui s’y lisait d’ailleurs davantage que chez nous – France, éternel pays des vieux conservateurs !)…
J’ai lu ailleurs que l’autisme de Greta la rendrait vulnérable à la manipulation ou encore qu’elle souffrirait de “troubles obsessionnels”. On va même jusqu’à critiquer l’éducation de ses parents (interview du docteur Laurent Alexandre pour Le Point, publié le 23 juillet 2019). C’est, encore une fois, méconnaître totalement ce qu’est l’autisme en général. Pourtant ces réflexions viennent, là, non d’un philosophe mais d’un médecin. Si Greta avait grandi en France, elle aurait été enfermée en hôpital psychiatrique et mise sous neuroleptiques dès ses premiers jours de grève et cela, non pas parce que l’autisme est une forme de psychose, mais parce que nous avons 50 ans de retard sur le reste du monde dans la prise en charge de ces troubles de la communication et des interactions sociales. Il faut encore le répéter, chaque jour, des dizaines de fois : l’autisme n’est pas une maladie, ce n’est pas non plus une déficience mentale (bien que parfois cela puisse être associé, comme cela peut être associé à un très haut potentiel intellectuel ou à une intelligence normale), ce n’est pas le futur de l’humanité non plus. C’est un trouble du neurodéveloppement qui entraîne des particularités perceptives, sensorielles, comportementales et de communication. Mais nous sommes humains et nous avons droit à la parole. Encore faut-il qu’on nous la donne. Greta a eu cette chance-là. Et son intérêt spécifique (et non le “trouble obsessionnel”) pour l’écologie n’invalide en rien la pertinence de ses propos, au contraire.

Mais la petite Greta Thunberg n’a pas seulement le tort d’être autiste, elle est en plus femme et adolescente – autant dire tout le contraire de ce qui fait notre paysage politico-intellectuello-médiatique actuel. Et cela est insupportable pour la plupart des hommes. Qu’elle ait tort ou raison, peu importe au fond. Là n’est pas, là n’est plus, il me semble, aujourd’hui la question. Car ce que le phénomène Greta révèle au fond, c’est l’éternel phallocentrisme de la pensée française que déploraient déjà les féministes des années 1970 (et Derrida avec elles), c’est la phallocratie de nos institutions politiques (allez voir les commentaires des députés qui ont boycotté son discours), une République des héritiers toujours vivace, héritiers qui refusent d’écouter toute pensée de la différence et qui affichent sans complexe leur mépris des plus faibles. Cynisme suprême, le CETA fut voté le jour même où Greta défendait l’écologie à l’Assemblée.


Manifeste du CLHEE


Collectif Lutte et Handicaps pour l’Égalité et l’Émancipation (CLHEE)

Qui sommes nous ?

Nous sommes un groupe de militants et d’activistes directement concernés par le handicap.
Nous faisons l’amer constat qu’en France aucun mouvement militant, activiste et autonome de défense des personnes handicapées n’a pu voir le jour et s’installer durablement dans le paysage des luttes d’émancipation.
Certains d’entre nous ont pris part au Collectif NON au report et se sont mobilisés contre la récente réforme du volet accessibilité de la loi de 2005.
A cette occasion, ils ont pu constater, d’une part, que de nouvelles formes d’activismes pouvaient prendre corps, entre autres via les réseaux sociaux, et servir le combat des personnes handicapées. D’autre part, qu’il était non seulement possible mais indispensable de s’organiser en dehors des associations gestionnaires qui ont depuis longtemps démontré le caractère inefficace voire préjudiciable de leurs actions.
Après l’expérience NON au report, il nous a semblé essentiel de poursuivre notre travail au-delà de la question de l’accessibilité et de nous inviter dans tous les débats qui nous concernent.
Nous ne prétendons pas représenter l’ensemble des personnes handicapées. Nous sommes bien placés pour savoir qu’elles ne constituent pas un bloc homogène de personnes partageant les mêmes positions et aspirations. Nous prétendons uniquement défendre les convictions qui sont les nôtres et les idées émancipatrices que nous souhaitons voir avancer.
Par conséquent, nous ne représentons que les personnes handicapées qui le souhaitent, qui se reconnaissent dans le présent manifeste, partagent nos analyses et notre envie de structurer une lutte pour la défense de nos intérêts et de nos droits.
Nous sommes, à l’origine de ce collectif, tous concernés par le handicap moteur. Néanmoins nous ne sommes pas sans savoir que nos réflexions et nos combats sont communs à d’autres types de handicap, visibles ou non, et que des convergences sont possibles entre personnes handicapées partageant les mêmes objectifs, tous handicaps confondus.
Nous sommes même convaincus qu’il est nécessaire de nous organiser davantage par communauté de pensée plutôt que par type de handicap, et sommes ouverts à toute initiative en ce sens.

Que voulons nous ?

Nous revendiquons :

1/ La lutte pour la désinstitutionnalisation

Nous entendons promouvoir la désinstitutionnalisation, ce qui signifie pour nous la fin du placement des personnes handicapées mineures ou majeures en structures, dites « spécialisées », spécifiquement conçues pour les accueillir.
Depuis des décennies, la France a favorisé le regroupement et la relégation des personnes handicapées dans des institutions qui sont devenues pour elles les principaux lieux de résidence, de scolarité, de travail, en un mot de vie et de « prise en charge » collective.
A l’heure actuelle, au mépris des textes et recommandations internationales relatives au handicap, la France continue de présenter l’institutionnalisation comme la réponse privilégiée aux besoins spécifiques réels ou supposés des personnes handicapées.
Or, l’institutionnalisation constitue une ségrégation sociale et spatiale inacceptable.
Elle rend impossible pour les personnes handicapées l’exercice plein et entier de leurs droits.
Elle porte notamment atteinte à la liberté des personnes handicapées, qui se retrouvent le plus souvent contraintes de vivre en institution faute d’alternative et dont la vie quotidienne se trouve ainsi régie et contrôlée par des professionnels du secteur médico-social.
Par son fonctionnement en vase clos et la faiblesse des contrôles extérieurs, l’institutionnalisation favorise également les situations d’abus, d’exploitation salariale, d’atteintes à la vie privée et de maltraitance des personnes handicapées.
Nous exigeons par conséquent la mise en œuvre d’une politique destinée à :
–      Mettre à la disposition des personnes handicapées et des parents d’enfants handicapés les services et soutiens de proximité (médicaux, financiers, psychosociaux, pédagogiques et éducatifs) de qualité et suffisants pour la vie autonome des adultes et celle des enfants au sein de leur famille.
–      Associer les personnes concernées à l’élaboration de ces nouvelles offres de services.
–      Mettre un terme à la construction de nouveaux établissements en s’abstenant de les autoriser ou de les financer.
–      Désinstitutionnaliser tous ceux qui se trouvent en institution, prévenir les éventuels nouveaux placements et la prolongation inutile des séjours en institution.
Contrairement à ce que soutiennent les pouvoirs publics français et les associations gestionnaires d’institutions spécialisées, les besoins d’accompagnement permanents et complexes de certaines personnes handicapées ne sont pas un obstacle à leur vie en dehors des institutions et ce, quel que soit le handicap.
Au nom du principe d’égalité et de non discrimination, il appartient aux pouvoirs publics de développer des alternatives permettant aux personnes handicapées de sortir des institutions et ainsi de jouir pleinement de leurs droits fondamentaux, dont celui de mener une vie autonome.

2/ La défense de la vie autonome

Nous revendiquons le droit de faire nos propres choix de vie, de définir nos propres besoins, de prendre nos propres décisions sans contrôle « professionnel » extérieur, c’est-à-dire de mener une vie autonome.
Cette liberté de choix exige des moyens humains, matériels et financiers. Elle implique notamment :
–      Des ressources financières suffisantes permettant aux personnes handicapées, notamment celles qui ne travaillent pas, de subvenir à leurs besoins, d’assumer leur choix de vie et de vivre dans des conditions dignes.
–      L’existence de systèmes d’aides humaines de qualité et personnalisés, à hauteur des besoins réels, pour les adultes comme pour les enfants handicapés qui en ont besoin.
–      Des offres de services, d’accompagnement et de compensation variées et ajustables permettant aux personnes concernées de pourvoir à leurs besoins de toute nature (matériels, médicaux, para-médicaux etc).
–      Une accessibilité généralisée des équipements et services publics et privés.

3/ La lutte contre le validisme, les discriminations et l’handiphobie

  • La lutte contre le validisme
Nous affirmons que le handicap est un fait, une donnée de l’existence avec laquelle les personnes concernées composent au quotidien, et qu’il n’appartient pas aux personnes dites valides de le connoter arbitrairement, positivement ou négativement.
Il est aussi une construction issue de processus sociaux et historiques qui ont conduit à disqualifier, stigmatiser et marginaliser les personnes handicapées.
Nous entendons donc dénoncer et combattre le validisme qui fait de la personne valide en bonne santé la norme universelle et l’idéal à atteindre.
Le validisme se caractérise par la conviction de la part des personnes valides que leur absence de handicap et/ou leur bonne santé leur confère une position plus enviable et même supérieure à celle des personnes handicapées.
Il associe automatiquement la bonne santé et/ou l’absence de handicap à des valeurs positives telles que la liberté, la chance, l’épanouissement, le bonheur, la perfection physique, la beauté.
Par opposition, il assimile systématiquement le handicap et/ou la maladie à une triste et misérable condition, marquée entre autre par la limitation et la dépendance, la malchance, la souffrance physique et morale, la difformité et la laideur.
Le validisme suppose que la plupart des personnes handicapées se consument dans la plainte, l’aigreur, la frustration ou le regret de ne pas être valides.
Il se traduit par des discours, actions ou pratiques paternalistes, condescendants et dénigrants à l’égard des personnes handicapées, qui les infériorisent, leur nient toute possibilité d’être satisfaites de leur existence et leur refusent le droit de prendre en main leur propre vie.
Il exige de surcroît que les personnes handicapées fassent preuve de docilité, de déférence et de reconnaissance à l’égard des personnes valides, en particulier lorsque ces dernières leur apportent une aide quelconque ou s’intéressent à leur sort.
Le validisme peut être le fait de personnes handicapées elles-mêmes qui, ayant intériorisé l’ensemble des préjugés qui les concernent, adhèrent à tous les présupposés validistes.
  • La lutte contre l’handiphobie
Nous entendons dénoncer et combattre l’expression publique ouverte et décomplexée du rejet ou du dégoût qu’inspire le handicap à certaines personnes valides et qui s’apparente à de « l’handiphobie ».
  • La lutte contre les discriminations et pour le respect de nos droits
Nous entendons dénoncer et combattre les discriminations systémiques liées au handicap et à la maladie dans tous les secteurs.
Nous entendons lutter pour le respect de nos droits, pour la liberté de circulation, l’accessibilité généralisée et l’égalité.
Nous demandons un égal accès :
–      à la liberté de choix de nos lieux et mode de vie
–      aux soins
–      à l’éducation et à la formation professionnelle
–      à l’emploi
–      au logement
–      aux sports, aux loisirs et à la culture
–      à l’information.

4/ La promotion de représentations justes de nous-mêmes

En tant que membres à part entière de la société, il est indispensable que nous soyons représentés partout, dans toutes ses sphères, y compris dans les médias.
Nous revendiquons cependant un traitement juste, nuancé et respectueux des personnes handicapées, qui évite tout sensationnalisme et qui rende compte de leur diversité, ainsi que celle de leurs idées et leurs actions.
Le discours médiatique consacré au handicap doit sortir du registre de l’émotion et être replacé dans son contexte économique, social et politique, ce à quoi notre collectif entend participer activement.
Ainsi, nous entendons dénoncer notamment avec la même force :
– Le discours misérabiliste qui consiste à nous présenter comme des êtres de souffrance, vivant dans la limitation, la plainte, la frustration et le regret, uniquement objets de soins, de préoccupation et d’attention pour nos proches et comme des charges pour la société.
– Toutes les formes d’ « Inspiration porn » qui nous objectivisent, nous essentialisent, et présentent certains d’entre nous, qui auraient prétendument « transcendé » leur condition, comme des héros, des êtres dotés de qualités exceptionnelles et des sources inépuisables d’inspiration pour les personnes valides.
L’un comme l’autre sont des représentations condescendantes et manichéennes de nous-mêmes que nous ne pouvons pas accepter.
Qu’elles suscitent la compassion ou l’admiration, elles reposent sur des fantasmes et n’ont pour objectif que de conforter les personnes valides dans leurs préjugés.
Elles occultent de surcroît sciemment les discriminations subies par les personnes handicapées, ainsi que les véritables causes de leurs difficultés, tout en déresponsabilisant les acteurs publics et privés qui en sont à l’origine.
Les personnes handicapées ne sont pas là pour rassurer les valides sur leur propre sort, leur servir de source d’inspiration, de faire-valoir ou de curseur de la souffrance.
Elles n’ont pas à démontrer continuellement leur capacité à mener une vie ordinaire ou à atteindre leurs objectifs.
Enfin, les personnes handicapées ne sont pas interchangeables. Elles sont diverses et variées dans leurs opinions et leurs personnalités.

5/ La défense d’une sexualité libre et non marchande, incompatible avec l’instauration d’une assistance sexuelle

Les personnes handicapées sont des êtres sexués et des partenaires potentiels à part entière au même titre que les autres, aux attentes et orientations sexuelles variées.
S’il est vrai que des limites physiques et/ou psychiques peuvent rendre difficile l’accès de certaines personnes handicapées à une vie affective et sexuelle, elles ne peuvent expliquer, à elles seules, les obstacles rencontrés dans ce domaine.
De multiples barrières sociales, telles que le manque d’accessibilité ou la vie en institution, mettent les personnes handicapées à l’écart de la cité et restreignent leurs libertés et possibilités de rencontres.
A ces préjugés propres au handicap s’ajoutent les stéréotypes d’ordre général sur la sexualité, la féminité, la virilité et la beauté. Véhiculés par les médias, la publicité, la pornographie, ils confortent l’idée que le sexe est indispensable à l’épanouissement, qu’il est lié au physique, à la santé et qu’il est une performance.
Dans un cadre aussi étriqué et normalisant, la sexualité des personnes handicapées ne peut trouver de place.
Comme principale réponse à ces difficultés, certaines personnes concernées demandent l’instauration d’un service d’assistance sexuelle.
Or, nous sommes fondamentalement opposés à la mise en place d’un tel système.
En effet, l’assistance sexuelle relève d’une approche médicale passéiste du handicap.
L’assistance sexuelle suppose que les personnes handicapées constituent un groupe homogène avec une sexualité « spécifique » à laquelle elle serait la plus apte à répondre et associe à tort l’assistance sexuelle aux soins, dont elle serait une sorte de prolongement.
Elle offre une réponse stigmatisante vers laquelle toutes les personnes handicapées, y compris les non « bénéficiaires », seront systématiquement renvoyées et qui les enfermera dans une sexualité de seconde zone, marginale et étrange.
L’assistance sexuelle entretient des liens ambigus avec la prostitution.
Dans l’hypothèse d’un service payant, l’assistance sexuelle ne serait qu’une « spécialité » au sein de la prostitution, considérée comme valorisante car s’adressant à un public «indésirable», «intouchable», totalement rejeté sans cette solution.
Tout comme la prostitution, le système s’adresserait d’abord aux hommes handicapés qui feraient le même raisonnement que les clients de prostitués : leurs besoins sexuels sont irrépressibles et vitaux. Il doit exister un système pour les satisfaire.
L’assistance sexuelle serait dès lors un système misogyne et archaïque de marchandisation du corps supplémentaire, mais acceptable, qui demanderait à être reconnu légalement, à titre exceptionnel.
Dans l’hypothèse d’un service gratuit, ou rémunéré à titre symbolique, c’est-à dire, quasiment gratuit, il s’agirait d’un acte de bienfaisance réalisé par des volontaires qui seraient persuadés de faire une bonne action qui les grandirait.
Nous rejetons donc la solution simpliste et conformiste que constitue l’assistance sexuelle qui, selon nous :
–      S’inscrit à la fois dans la logique économique libérale qui présente le sexe comme un service commercial, dont elle nous propose d’être consommateurs, et dans une vision judéo-chrétienne qui appréhende la personne handicapée comme objet de charité.
–      Ne remet pas en cause le système de valeurs et les représentations en vigueur dans notre société.
–      Ne va ni dans le sens de l’émancipation et de l’autonomie des personnes handicapées, ni de leur libération sur un plan sexuel.
Nous revendiquons l’accès à une sexualité libre et non marchande, qui implique de la réciprocité dans le désir et un échange égalitaire qui ne peut exister ni dans le rapport marchand ni dans le rapport caritatif.
Nous exigeons que soient favorisés :
–      L’éducation sexuelle dès le plus jeune âge afin que les personnes handicapées puissent se percevoir comme des partenaires à part entière.
–      Le développement des solutions techniques existantes qui pourraient aider les personnes handicapées dans leur sexualité.
–      La déconstruction des préjugés liés aux genres, aux représentations du sexe et du handicap qui entravent la sexualité des personnes handicapées.

6/ L’inscription de notre combat dans l’ensemble des luttes d’émancipation

Nous pensons qu’au même titre que d’autres groupes sociaux minoritaires et/ou marginalisés, les personnes handicapées subissent une oppression systémique de la part des personnes valides qui se sont depuis longtemps arrogé le droit de décider à leur place de la façon dont elles devaient mener leur vie.
Nos limitations, notre état de dépendance, nos besoins spécifiques, qu’ils soient réels ou supposés, ont toujours servi de prétexte pour justifier l’ensemble des mesures prises dans le domaine du handicap, la plupart du temps sans nous et contre nous.
Jusqu’ici ces mesures ont maintenu la plupart d’entre nous en marge de la société, dans une situation d’assujettissement et de grande précarité.
Il nous apparaît donc impératif de nous fixer comme objectif de définir et dénoncer nous-mêmes l’oppression que nous subissons et de nous affranchir de tous les préjugés et contraintes sociales validistes qui nous entravent, et ce, d’où qu’ils proviennent : entourage familial, amis, proches ou associations gestionnaires.
Nous savons que les personnes valides, qu’elles soient familières ou non des situations de handicap, peuvent être des alliées, cependant nous ne les laisserons en aucun cas s’approprier notre parole et notre combat et elles ne prendront aucune part au processus décisionnel et organisationnel de ce collectif.

7/ L’inscription de notre combat dans une logique intersectionnelle

Notre lutte et nos réflexions sont intersectionnelles.
D’une part, nous avons parfaitement conscience que les personnes handicapées peuvent subir plusieurs formes de dominations et de discriminations à la fois.
D’autre part, nous sommes solidaires de toutes celles et ceux qui luttent contre d’autres motifs de rejet ou toute autre forme d’oppression et de discriminations.
Notre combat est par conséquent et nécessairement féministe, antiraciste, anticapitaliste, anti-impérialiste, anti-colonialiste et internationaliste.
Il est notamment incompatible avec le patriarcat, la xénophobie, le racisme, l’islamophobie et l’antisémitisme, la romophobie, l’homophobie, la lesbophobie ou la transphobie (liste non exhaustive).
Nous rejetons toute idéologie de hiérarchisation des populations et de stigmatisation d’où qu’elle provienne, qu’elle soit incarnée par l’extrême droite ou tout autre parti politique.
Nous soutenons les initiatives autonomes de convergence des luttes entre opprimés à condition qu’elles soient compatibles avec le présent manifeste.

8/ La dénonciation du rôle des associations gestionnaires

En France, dans le domaine du handicap, il existe un tissu associatif particulièrement dense qui va de la petite association dédiée à un type de handicap et/ou maladie en particulier, à des structures associatives de taille conséquente déployées sur tout le territoire.
Ces dernières, dites « associations gestionnaires », sont spécialisées par type de handicap et gèrent de nombreux services et établissements subventionnés par l’Etat (établissements spécialisés pour enfants et adultes, services d’aide par le travail, entreprises adaptées).
Les textes reconnaissent aux plus importantes d’entre elles un rôle de représentation des personnes handicapées qui les amènent, d’une part, à siéger dans toutes les instances nationales et locales consacrées au handicap, aux côtés des pouvoirs publics.
D’autre part, à être informées et consultées sur tous les projets de textes relatifs au handicap.
Depuis plus d’un demi siècle, l’Etat a délégué à ces associations, qui sont devenues de véritables institutions, les intérêts des personnes handicapées.
Or, après toutes ces années, les associations gestionnaires ont amplement démontré les limites de leurs actions, si ce n’est leur inefficience, et leur complaisance vis à vis du pouvoir.
En effet, en faisant le choix d’organiser et de structurer le système institutionnel et de faire de sa gestion leur principale activité, ces associations ont de fait participé à l’exclusion spatiale et sociale des personnes handicapées.
Au lieu de faire de notre émancipation et de la défense de nos droits une priorité et de jouer un véritable rôle de contrepouvoir, elles ont préféré devenir des partenaires de la puissance publique.
Au lieu de dénoncer l’incurie des politiques publiques en matière de handicap, elles ont choisi de réguler et de maintenir l’ordre social existant.
Leurs liens et leur dépendance financière vis à vis des pouvoirs publics sont devenus tels, qu’elles ne peuvent décemment prétendre remplir la mission de défense de droits dont elles se revendiquent.
De plus, la plupart de ces associations continuent à adopter dans leur campagnes de communication une approche terriblement surannée et validiste du handicap qui surfe sur les préjugés qui y sont attachés au lieu de les combattre.
De même, leurs actions sont encore axées autour d’une logique essentiellement caritative que nous dénonçons.
Enfin, ces associations qui sont historiquement pour la plupart des groupements de familles ou de proches de personnes handicapées, demeurent composées par un nombre important de personnes non directement concernées par le handicap.
Pourtant, elles captent la parole publique sur le handicap dans les médias comme auprès des instances publiques.
Nous entendons par conséquent dénoncer l’inertie coupable et les faux-semblants de ces associations gestionnaires qui prétendent nous représenter et défendre nos droits mais ne se soucient en réalité que de leurs propres intérêts de gestionnaires.
Contrairement à ce que prétendent ces associations pour désamorcer toute critique de leurs actions, notre discours n’a pas pour objet de diviser les personnes handicapées entre elles mais à l’inverse de les réunir autour de revendications à la hauteur de leur aspiration légitime à mener une vie autonome.
Nous affirmons qu’aucune avancée sérieuse et durable dans le domaine du handicap ne pourra se faire sans poser clairement la question du rôle, de la légitimité et de l’action des associations gestionnaires et sans l’organisation d’une lutte autonome vis à vis de ces dernières.

9/ Le caractère politique de notre lutte

Contrairement à ce que soutiennent depuis des années les associations gestionnaires, le handicap n’est pas un sujet « apolitique ».
La place réservée aux personnes handicapées s’inscrit inévitablement dans un projet de société.
En ce sens, il ne fait aucun doute que le système économique capitaliste qui exacerbe l’individualisme, valorise principalement la concurrence et le profit, creuse les inégalités et concentre les pouvoirs entre les mains d’une minorité, impacte de façon négative les politiques menées dans le domaine du handicap.
Les politiques d’austérité menées au nom de cette logique notamment en Europe, ont d’ailleurs confirmé qu’elles n’avaient que faire des droits des personnes handicapées et ont conduit à détériorer leurs conditions de vie, partout où elles ont été appliquées.
Notre combat est donc politique dans la mesure où nous savons qu’il est indissociable de celui qui vise à transformer en profondeur la société pour restaurer la justice sociale et l’égalité.
Pour autant nous ne sommes le jouet d’aucun parti politique en particulier, et ne sommes pas encartés.
Nous savons, par ailleurs, que parmi ceux qui devraient apparaître comme des alliés politiques naturels, beaucoup se désintéressent de notre condition quand ils ne font pas preuve d’une méconnaissance crasse de nos difficultés réelles.
Force est, en effet, de constater qu’aucune organisation politique, y compris à gauche, ne s’est montrée jusqu’ici capable de se départir d’une vision humanitaire, compassionnelle, voire caritative du handicap, pour l’envisager comme un sujet politique et social à part entière, et élaborer des propositions à la hauteur des enjeux en présence.
***
Comme toute chose en ce « bas monde » ce manifeste est imparfait et incomplet.
Il a sans aucun doute vocation à s’enrichir, dans le respect de ses principes fondateurs.
Il définit néanmoins les éléments de base autour desquels nous avons décidé de nous regrouper.
Le 12 avril 2016,
Elena Chamorro (Aix-en-Provence), Elisa Rojas (Paris), Lény Marques (Clermont-Ferrand), Mathilde Fuchs (Rennes)


Article France Info

Trop jeune, manipulée, payée... Nous avons passé au crible les critiques faites à Greta Thunberg

 

Deux tresses qui dégringolent sur ses épaules, un bonnet enfoncé sur la tête et une pancarte dans les mains. Greta Thunberg est désormais connue du grand public. En grève scolaire pour le climat, la jeune Suédoise d'à peine 16 ans s'est exprimée devant les dirigeants du monde entier lors de la COP24, à Katowice (Pologne) en décembre dernier, ou à Davos (Suisse) pour le Forum économique mondial en janvier. L'adolescente est devenue l'un des visages de la lutte contre le réchauffement climatique et doit venir s'exprimer, mardi 23 juillet, devant l'Assemblée nationale. Mais cette récente célébrité lui vaut de nombreuses attaques, y compris de la part de certains élus français. Franceinfo passe au crible les critiques qui lui sont adressées.

1Elle est trop jeune et devrait retourner à l'école

"La petite Greta, cette gamine de 16 ans devant laquelle il faut plier le genou." Invité de France Inter fin juin, le député Sébastien Chenu (Rassemblement national) n'a cessé de conspuer la jeunesse de l'activiste suédoise, "demoiselle" âgée de 16 ans.

Il est loin d'être le seul à le penser. "Les 'Minikeums' seront quant à eux reçus au Sénat. Et 'Flipper le dauphin' dira son attachement à la planète au Conseil constitutionnel"s'est moqué l'animateur Jérôme de Verdière en apprenant sa venue devant l'Hémicycle. "On peut se demander si c'est aux enfants de faire de la politique mais il y a une certitude, Greta Thunberg, pour changer le monde, il faut aller à l'école !", estime encore la députée Les Républicains Valérie Boyer sur Twitter.
Greta Thunberg l'entend volontiers. "Je suis trop jeune pour faire ça. Nous, les enfants, on ne devrait pas avoir à faire ça", se défendait-elle sur Facebook (en anglais) en février dernier, un message traduit par Reporterre. "Si tout le monde écoutait les scientifiques et entendait les faits que j'évoque constamment, personne n'aurait à m'écouter ou à écouter les centaines de milliers d'autres écoliers en grève pour le climat dans le monde. On pourrait tous retourner à l'école."
"C'est bien qu'elle soit jeune, pense au contraire le chercheur Daniel Boy, directeur de recherche au Cevipof, spécialisé dans les mouvements environnementaux. C'est symbolique, ça veut dire que le sujet intéresse les jeunes. Après tout, dans 10 ou 20 ans, les conséquences du réchauffement climatique les concerneront directement."

2Elle est manipulée par des lobbys verts

Pour Valérie Boyer, la jeune militante écologiste est également "sous emprise". Elle serait "instrumentalisée par les ayatollahs écolo-catastrophistes qui veulent imposer aux jeunes une réduction massive de leurs libertés", ajoute même le chirurgien Laurent Alexandre, figure de la tech en France. Les personnes qui gravitent autour de Greta Thunberg sont perçues pour beaucoup comme "inquiétantes" ou "manipulatrices".
Ne pensez-vous pas qu'une adolescente de 16 ans puisse parler d'elle-même ?Greta Thunbergsur Facebook
Et la jeune fille d'ajouter : "Beaucoup de gens aiment répandre des rumeurs disant que j'ai des gens 'derrière moi' ou que je suis 'payée' ou 'utilisée' pour faire ce que je fais. Mais il n'y a personne 'derrière' moi, sauf moi-même." 
Le nom qui revient le plus souvent est celui d'Ingmar Rentzhog. "Petit génie suédois des relations publiques", comme le qualifie l'ex-députée écologiste Isabelle Attard dans une tribune publiée sur Reporterre, il est le cofondateur de la start-up We Don't Have Time, réseau social consacré à la planète, et "le président du conseil du think tank Global Utmaning", lié à un programme du forum de Davos, précise Libération. Activités pour lesquelles il est accusé de "greenwashing", à savoir faire de l'écologie pour se donner une belle image.
Tout est parti d'une photo de Greta Thunberg postée par Ingmar Rentzhog au début de la grève scolaire de la jeune fille, en août dernier. Dans Reporterre, Isabelle Attard dénonce un coup de communication. "En fait, Ingmar Rentzhog et la famille de Greta se connaissent déjà et ont participé ensemble à une conférence sur le climat le 4 mai 2018. Tout a été finement programmé pour transformer la jeune Suédoise en héroïne internationale", accuse l'ancienne élue, pour qui Greta Thunberg a cédé au "capitalisme vert". Des faits que l'intéressée nie : "Il m'a parlé et a pris des photos, qu'il a affichées sur Facebook. C'était la première fois que je le rencontrais et que je lui parlais."

3Elle tient des discours apocalyptiques

"Elle est programmée pour des speechs apocalyptiques", attaque le magazine Causeur. "Non à la moraline et la terreur par la peur", ajoute le député Les Républicains Jean-Louis Thiériot. Il faut dire que dans ses discours, Greta Thunberg n'hésite pas à utiliser des mots brutaux pour faire prendre conscience de l'urgence de la situation. "Notre maison brûle", "je veux que vous paniquiez", reconnaît-elle dans son manifeste Rejoignez-nous, publié en avril en France.
Lorsque votre maison est en feu, vous ne vous asseyez pas et ne parlez pas de la façon dont vous pourrez la reconstruire une fois que vous aurez éteint le feu. Si votre maison est en feu, vous sortez en courant et vous vous assurez que tout le monde soit dehors pendant que vous appelez les pompiers. Cela exige un certain niveau de panique.Greta Thunbergsur Facebook
La peur est-elle la meilleure solution pour parler de climat ? Si certains s'interrogent sur la posture de Greta Thunberg, sa méthode ne choque pas les scientifiques que franceinfo a interrogés. C'est "difficile à entendre pour l'opinion publique, mais c'est une réalité, soutient Sandrine Maljean-Dubois, directrice de recherche à l'université d'Aix-Marseille. C'est bien qu'elle mette la pression. L'urgence est là. On n'a plus que quelques années pour changer les choses."
Déçue face aux attaques dont Greta Thunberg est la cible, Sandrine Maljean-Dubois n'est toutefois pas "étonnée""A l'origine, c'est des lobbies traditionnels, des gens conservateurs qui ne supportent pas les jeunes et que le discours sur l'effondrement dérange. Ils préféreraient glisser le problème sous le tapis." 

4Elle prend la place des experts du climat

Certains regrettent aussi de voir Greta Thunberg prendre la place, à la tribune et plus largement dans les médias, de scientifiques experts du réchauffement climatique. "Hervé Le Treut, Valérie Masson-Delmotte, Jean Jouzel et tant d'autres pour parler climat à l'Assemblée nationale ? Non, Greta Thunberg, adolescente en grève d'école. Agaçant", juge ainsi un utilisateur de Twitter.
Pour le climatologue Robert Vautard, le discours scientifique et le cri du cœur ne sont pas incompatibles. "Chacun est dans son rôle. Mademoiselle Thunberg ne parle pas pour les scientifiques – et je ne l'ai d'ailleurs jamais vu intervenir en ce sens – mais pour sa génération. Et elle appuie ses convictions sur des faits scientifiques. Ça me paraît normal", explique-t-il à franceinfo. Lors de son passage devant l'Assemblée nationale à Paris, Greta Thunberg sera d'ailleurs accompagnée de la climatologue Valérie Masson-Delmotte, vice-présidente du Giec et coordinatrice du rapport sur la limitation du réchauffement climatique à 1,5 °C.
Par ailleurs, la jeune militante n'a pas à rougir de ses connaissances sur le sujet. "Son discours est très construit, réfléchi. Je pense qu'elle travaille beaucoup et qu'elle a une capacité à intégrer assez impressionnante", estime Sandrine Maljean-Dubois. La chercheuse a déjà rencontré Greta Thunberg, lors de la COP24 en Pologne. "Elle sait trouver les mots qui permettent de concrétiser la menace. Ce discours scientifique jusqu'à présent trop abstrait, elle le personnifie", admire-t-elle.

5Elle n'agit pas en accord avec ses paroles

Autre critique régulière à propos de Greta Thunberg : la manière dont elle se déplace pour alerter le monde. Beaucoup la soupçonnent de prendre l'avion, alors même que ce moyen de transport est l'un des plus gros émetteurs de CO2. "Quand elle voyage, c'est à cheval et en bateau ?", s'interroge ainsi un utilisateur de Twitter.
La réponse à cette question a priori rhétorique n'est pourtant pas difficile à trouver. "Pour rejoindre Davos en janvier depuis la Suède, Greta Thunberg avait pris le train : 32 heures de voyage", assure Le Journal du dimanche. Quant à son voyage à New York, prévu en septembre à l'occasion du sommet pour le climat des Nations unies, elle affirme vouloir "essayer tous les moyens possibles" – comme le bateau – pour "s'y rendre sans emprunter l'avion", relaye L'Obs. Une journaliste de Libération qui l'a interviewée précise même que Greta Thunberg "n'a accepté la rencontre" qu'avec une "exigence : que l'on vienne en train".
"Tout le monde n'arrête pas de dire que le réchauffement climatique est une menace existentielle, que c'est le problème le plus important de notre époque, mais tout le monde continue d'agir comme avant, exposait-elle lors d'une conférence à Stockholm. Je ne comprends pas." 
Pour Sandrine Maljean-Dubois, son comportement est tout à fait cohérent avec ses idées. "Peu de personnes le sont. Je travaille sur le sujet depuis 25 ans, mais je ne l'ai pas toujours été", admet-elle. Si cette rigueur dérange certaines personnes, c'est parce que Greta Thunberg "représente la mauvaise conscience. Elle nous met face à nos propres contradictions et nos responsabilités".

6Elle gagne de l'argent grâce à son combat

"Papa et maman se sont rendu compte que lui faire arrêter l'école leur rapportait plus d'argent que de l'y laisser", avance une internaute. Comme elle, certains pensent que le combat de l'adolescente n'est qu'un moyen de faire de la publicité à la famille Thunberg. Parents et enfants ont publié, l'été dernier, un livre sur la transition écologique du foyer et ce, "quelques jours à peine avant le début de la grève de Greta", rappelle Le Monde"Une photo de la jeune fille devant le Parlement suédois figure même en couverture de l'édition de poche, publiée en décembre 2018." Sauf que, comme le souligne le quotidien, "en août, personne n'aurait pu anticiper la médiatisation et l'impact de son action". 
"Je fais ce que je fais complètement gratuitement, je n'ai reçu aucune somme d'argent ni aucune promesse de paiements futurs, sous quelque forme que ce soit. Et personne lié à moi ou à ma famille ne l'a fait non plus", défend fermement Greta Thunberg sur Facebook. Elle précise que les bénéfices du livre "iront à huit associations caritatives différentes travaillant dans les domaines de l'environnement, du soutien aux enfants malades et de défense des droits des animaux".
Une information confirmée à franceinfo par le président de la maison d'édition Kero, qui a déjà publié le manifeste de Greta Thunberg en français et s'apprête à traduire le livre familial. "C'est une demande qui vient d'elle depuis le tout début de la proposition d'édition de son manifeste. Il en sera de même pour le livre sur sa famille que nous publierons à la fin de cette année", souligne Philippe Robinet.

7Ses proches utilisent son autisme

Greta Thunberg "affiche son Asperger comme un titre de noblesse", critique l'écrivain Pascal Bruckner dans Le Figaro. "En révélant qu'elle est atteinte d'un autisme Asperger, ses parents en ont fait un bouclier humain inattaquable", ajoute l'entrepreneur Laurent Alexandre dans L'Express. D'après ce dernier, "elle aurait besoin d'un stress minimum" et devrait être retirée des projecteurs.
Greta Thunberg, elle, n'est pas de cet avis. Sur Facebook, elle explique que c'est justement ce trouble neurodéveloppemental, un "super-pouvoir", qui l'a poussée à s'engager. "Si j'avais été 'normale' et sociable, j'aurais intégré une association, ou j'en aurais fondé une moi-même. Mais comme je ne suis pas très sociable, j'ai fait la grève de l'école à la place." 

"Elle est à l'évidence très intelligente. Elle sait ce qu'elle fait, défend Danièle Langloys, présidente de l'association Autisme France. Ce n'est pas une petite chose qu'il faut protéger !" Si la militante conçoit que l'autisme de Greta Thunberg peut être source d'un stress plus important, elle affirme : "Cette jeune femme l'assume, c'est un choix personnel qu'elle fait, comme toute autre personne peut le faire."
La "différence" de Greta Thunberg peut même être à l'origine de sa force, d'après Danièle Langloys. "C'est une caractéristique de certaines personnes autistes, d'avoir un idéal très élevé de justice ou d'engagement. Elles ont cette rigueur, elles ne dérogent pas à leurs principes." Et la présidente de l'association estime que personne n'a de leçon à lui faire : "Elle saura bien quelles suites donner ou non à son action. Le reste n'est que commentaire stupide. Les personnes qui ne connaissent rien à l'autisme n'ont qu'à se taire."


Nuit debout Saint-Nazaire dans tout ça.

 Nos élites pensantes d'une certaine idée de la gauche se sont très vite rangées du côté de la meute en relayant une vidéo assez abjecte de Tatiana Ventôse, vidéo aux allures complotiste (source)
J'ai eu le malheur de  préciser le côté complotiste de la vidéo sur la page Facebook de nuit debout, leur expliquant que considérer Greta comme manipulée était un vision Neurotypique et validiste de son autisme impliquant d’ignorer ce qu'elle est, son discours et ce qui justifie son discours de son point de vue. Aussi, en se plaçant uniquement dans un point de vue validiste, le n'importe quoi l'emporte pour casser du Greta. En ce sens je souhaitait alerter des dangers d'une telle vision qui ressemblait plus à une dialectique de combattant de salon que de personnes se disant ouvertes d'esprit.
D'autre part je rattachais cette attitude à ce que j'avais déjà constaté de fermeture et de sectarisme à d'autres moments sur la conception de la lutte. Ces beaux penseurs se mettant sur un piédestal, un lieu en l’occurrence où  le pauvre hère en recherche de savoir et de combat doit venir trouver le lumière. Surtout ne pas aller là où la parole peut-être différente. C’est une attitude constante d'une partie de cette mouvance. On débat entre-soi, surs de notre raison, l'autogestion ne doit être que pour ergoter d'une virgule, vouloir l'autogestion populaire structurée, les gens ne sont pas près voyons.
Bref, tel était mon propos, propos vif certes, mais non insultant ou injuriant, mais sur le fond.
Que n'ai-je pris sur mon autisme, des insultes, des vraies répréhensibles selon la loi "a peine d'amende est alors de 12000 Euros maximum. Si l'injure publique est à caractère raciste ou si elle vise une personne à raison de sa religion, de son sexe, de son orientation sexuelle ou de son handicap, alors l'amende monte jusqu'à 22500 Euros et une peine de prison de 6 mois peut être prononcée par le juge." ceci de la part de Mr Régis Avril, Le gestionnaire de la page se contentant d'un "pauvre pomme". Il a fallu que je fasse un rappel à la loi pour que les insultes soient gommées et que je prépare une déposition sur Pharos (parquet de Paris responsable des délits informatiques), mais et cela est une évidence chez ces gens là pour que mes remarques soient tout autant effacées.
Bref des gens dit de gôche qui se comportent comme des racistes de premier rang.


vendredi 26 juillet 2019

Greta Thunberg et Saint-Nazaire

En ces temps de canicule et de dérèglement climatique, une petite voix s'est fait entendre pour une prise de conscience de la jeunesse. C'est Greta Thunberg.

Attaquée de toutes parts sur son physique, son trouble du spectre autistique, accusée d'être manipulée, j'en passe et des meilleures, les petites mains se relaient à la plume ou à la vidéo pour la décrédibiliser.

A priori quand on a rien à dire sur un sujet, ou que l'argumentation est plus que défaillante autant abuser de critiques ad hominem. 

Que ces critiques viennent de la bourgeoisie, du capital et de l'extrême droite, rien d'anormal sous le soleil, mais quand les critiques viennent de gens se prétendant de gauche, il faut dresser l'oreille.

De surcroit, si c'est de gauche, les parements d'une illusoire vertu, écornée depuis longtemps, sont des attributs qui doivent, aux yeux de leurs détenteurs être le signe indéfectible d'une probité intellectuelle sans faille.

A y regarder de plus près l'affliction dépasse la réalité.

Tout l'arsenal du complotiste y passe, la maman, son milieu social, un livre, son trouble autistique, ses mimiques, tout et on ira même lui reprocher le vote du CETA.

Rien, rien sur son discours, rien sur la peu d'une jeunesse qui n'a pas le "no future" comme devise mais qui le prend en pleine gueule comme un mur mortifère qui avance. 

Et que fait notre "gauche bien pensante", elle appuie sur l'accélérateur avec un verbiage rétrograde et insultant par jalousie de n’avoir pas conscientisé la jeunesse, comme dépassée de n'être pas propriétaire de cette parole.

Pourquoi rattacher Greta à Saint-Nazaire ?

Saint-Nazaire est un bon exemple de cette flemmardise intellectuelle qui vise à conceptualiser avec les ornières d'un monde à l'agonie, avec cette dualité qu'elle n'arrive pas à surmonter faire autre chose en faisant pareil, c'est à dire proposer et vouloir faire autre chose en se basant sur les schémas sociétaux préexistants. 

D'autre part en faisant de la critique de ce qui existe l'axe central de la réflexion.

Ainsi sur les expériences vécues ici, j'ai pu constater une pensée axiomatique, à mon avis dangereuse car purement sectaire, consistant, sans aucune analyse, à donner satisfecit  aux militants "purs" et aux loyaux défenseurs d'une pensée passéiste hermétique et fermée.

Ainsi tout ce qui peut être novateur en terme de proposition sociétale et surtout en terme de pure démocratie directe et de parole est alors voué aux gémonies.

Ainsi sur Greta Thunberg, rien sur son discours mais des attaques ad hominem sans éléments probants. Juste des supputations et rein sur le discours. 

ah, si, j'oubliai, elle n'aurait pas dû venir le jour du vote du CETA, c'est un crime de lèse-gauche à bons points.

A-t-elle pris part au vote ?

Doit-elle être partie prenante de ce vote ?

C'est n'importe quoi, mais bien à l'image d'une défaillance complète d'une gauche finissante faute d'être de progrès et faute d'accepter une véritable remise en cause.

Quand j'entends lors d'une prise de parole à la manif contre l'antisémitisme un discours disant que l'antisémitisme est toujours d'extrême droite, je suis abasourdi devant tout ce que j'ai déjà venant de gens de la gauche Nazairienne PCF ou NPA par exemple, le plus récemment début juillet. Nier cette réalité comme les autres est un bagage trop lourd pour une transformation complète de la société.

Dans quelques mois vont avoir lieu les municipales, chacun y va de son couplet sur le climat.

A ce jour aucune visite de nos Dupont/d/s dans les quartiers, à ce jour pas d'écoute de la population, c'est d'ailleurs symptomatiques de nos impétrants, dire ce que les autres pensent sans les écouter le moindre instant et encore pis, sans leur laisser la parole pour en décider eux-mêmes, au cas où ils ne penseraient pas comme nous.

De nuit debout aux gilets jaunes en passant par le front social, il y a eu un dénominateur commun, ne pas être à l'écoute en venant voler la parole en essayer de l'enfermer dans des lieux choisis.

La parole est volatile, le choix des lieux et du langage est forcément clivant, faire venir, ceux que l'on est sensé écouter chez soi est un tour de passe passe qui oblige l'autre.

Aller l'écouter et lui permettre une autogestion de la parole, du langage avec cette appropriation des lieux est bien différent mais si risqué à nos élites, qui, d'un intellectualisme de bas étage, en sortiront peut-être un jour un livre de réflexion superfétatoire, mais pour eux pas de complot à la Greta.

Saint-Nazaire c'est la catastrophe climatique qui débute dans 15 ans au pire dans 30 ans au mieux.

Saint-Nazaire ce sont des solutions à trouver dès maintenant, soit en considérant qu'il faut bien commencer un jour et dans un lieu, soit en attendant ce qui ne vient pas.

Quid de la circulation ? On l'interdit ou pas en ville ?

Quid des transports en commun ? Gratuité ? c’est insuffisant alors comment ?

Quid de l'énergie ? EDF ou autonomie à terme en régie municipale (marémotrice, solaire, éolien, biomasse) en autogestion par les habitants.

Quid des services publics ? Par quartier en autogestion ? Des nouveaux services publics ?

Quid des écoles et des temps péri-scolaires ?

Qui décide pour tout ?

Qu'est-ce que la participation citoyenne ?

Faut-il de nouveaux services par quartiers, rues, ilots ?

Quelle alimentation ?

Circuits courts mais peut-on aussi faire avec les jardins existants par quartiers, rues, ilots ?

Plus on accumule les questions, plus on se rend compte qu'une réflexion centralisée biaise par méconnaissance de la vie de l'autre.

Beaucoup à gauche parlent avec de grandes envolées lyriques du racisme, des migrants sans voir par exemple la racialisation de l'espace de leur ville. 

A Saint-Nazaire c'est flagrant.

L'espace centre est en cours de gentrification, les quartiers sont chacun marqués par la bonne grâce de Silene.

Ce qui me frappe avec les gilets jaunes, comme cela m'avait frappé avec nuit debout (mais les grands esprits pensant se reconnaitront en déclamant doctement qu'eux au moins ils agissent (très petitement avec beaucoup de narcissisme)) c'est ce confinement de l'espace. Au moins entre nous c'est sous contrôle. 

Quelle différence avec nos élus ? 

C’est en ce sens que l'on est face à un paradigme identique à celui préexistant. 

Quand à l'issue de l'AG nationale de Saint-Nazaire remontent la question d'un double vote ou de la difficulté des femmes à s'exprimer, c'est qu'il y a un problème, quand les "grands pontes" sont plus que majoritairement des hommes c'est que le problème est bien plus vaste et que même là une oligarchie se met en place.

Ce que je veux mettre en lumière c'est qu'il est impossible de faire du neuf en calquant ce qui est en bout de course.

La vie d'un individu est courte à l'échelle du temps universel.

Notre planète est notre seul lieu de vie.

De notre arrivée à notre départ nous espérons tous que tout se passe pour le mieux.

L'histoire de l'humanité a prouvé que solidairement dans les situations difficiles l'homme s'en est tiré.

Aujourd'hui, une minorité d'individus pense pouvoir s'en sortir avec des valeurs individualistes en comptant sur l'argent et ce que l'argent peut acheter de technologie.

L'accumulation de richesses aux mains de quelques uns n'est pas une solution.

Ceci étant dit je n'ai nullement résolu l'équation.

Vouloir faire comme si on détenait la solution du haut d'un piédestal illusoire en attendant que vienne le peuple boire nos paroles risque de tourner à la farce grotesque.

Chacun pour soi ou tous ensemble ?

Casser ou construire un nouveau pour que l'ancien s’effondre de lui même ?

Et c’est bien en bas qu'il faut commencer sans attendre un grand soir bien hypothétique.

Pour finir, il vaut mieux une Greta Thunberg qui pousse à cette réflexion dans tous les lieux que quelques vieux militants aigris qui ressassent sans fin la même rengaine.

Et à ceux qui m'objectent ne pas me voir, ils ne sont tout simplement pas aux bons endroits.

jeudi 18 juillet 2019

Le coup du cavalier ou les municipales nazairiennes

Hier le propos portait sur quelques forces en présence et sur l'analyse d'un document se voulant citoyen.

Andrea Camilleri, l'auteur sicilien avec beaucoup de panache et d'humour, dont nous avons appris le décès, avait décrit dans son œuvre, avec malice, nombre de coups tordus, de fausses pistes, de dissimulations et de ruses.
Cela pourrait facilement s'appliquer à nos édiles PS, qu'il fut Batteux ou qu'il soit Samzun.

En 2008, une liste citoyenne, "Label Gauche", créa la sensation avec 18% des suffrages et 4 élus devançant l'UMP.

Le PC et le PS  accoquinés aux verts firent tout leur possible pour démolir les élus de cette liste pour faire taire cette expression citoyenne. Des citoyens qui s'expriment, oui à condition de les contrôler et qu'ils acquiescent, avec moult pédagogie et sans sourciller, les projets des élus. 

Avant les élections de 2014, afin de casser toute dynamique citoyenne, la majorité municipale montât  alors un leurre dans lequel s’engouffrèrent et s'empêtrèrent deux papys  "Label gauche" avides de reconnaissance de leur savoir qu'ils pensaient immense, incontestable et sans critique.

Voyons qui fût à l'origine de ce plan d’enfumage. 

Il existe une association à Saint-Nazaire qui s'appelle ADDRN son conseil d'administration est le suivant :
L’association est dirigée par un conseil d’administration présidé par le président de Saint-Nazaire Agglomération, M. David Samzun.
Le conseil d’administration trace les orientations de l’association. Il délibère notamment sur le budget, le rapport d’activités et le compte-rendu de la gestion financière qu’il présente à l’assemblée générale ordinaire.
Il prend les décisions nécessaires sur le rapport du directeur quant à la gestion financière de l’association et l’organisation de l’équipe pluridisciplinaire de travail.

Site de l'association http://addrn.fr/
Vous l'aurez deviné c'est une association directement dépendante de la mairie et du cabinet de maire.

Deux salariés de cette association en 2014 devrait retenir votre attention : Nicolas Terrassier qui en était le directeur et Martin Arnoult.

Donc en 2013, Nicolas Terrassier lance des assemblées informelles sur divers chantiers de réflexion en prétendant  faire un grand brainstorming populaire sur la ville de demain avec les citoyens. Grand raout dont il ne sort rien car l'objectif est de disperser les forces en débats stériles. 

Pour faire monter la mayonnaise et faire croire à une décision privée et non à un coup téléguidé Batteux feint de licencier Nicolas Terrassier. L'accord transactionnel lui permettra d'attendre sereinement les élections et de mener son projet destructeur à bout. Le PC et les verts joueront très bien le jeu, certains futurs élus participant longtemps à des réunions.  Tout bénéfice pour la majorité municipale qui se paiera sur le dos des contribuables un leurre bien utile.

Samzun, de son côté, arguera cet accord transactionnel pour profiter de Martin Arnoult pour sa campagne, en effet ce dernier partira de l'ADDRN en octobre 2013 avec un accord lui permettant d'attendre sereinement l’élection et son indemnité d'élu. Là encore les nazairiens financeront indirectement la campagne du PS.

En 2014, Nicolas Terrassier sera recasé juste après les élections comme directeur régional du développement économique Chambre Régionale de Métiers et d'Artisanat Auvergne-Rhône-Alpes

Notre presse aux ordres ne s'est jamais posée la question ou mieux a regardé ailleurs.

Et nous voilà en 2019.

 Hier nous évoquions le torchon de "demain Saint-Nazaire" distribué dans les boites aux lettres.

Faussement citoyen qui est dans le bureau de cette association :  
Le principal du collège Anita Conti, un chargé de mission rattaché au cabinet du maire qui s'amuse à compter les manifestants lors des manifs entre autre, un élu municipal et une responsable du PS départemental.  

En latin on dirait "bis repetitas placent" (Se dit d'une chose qui, plus elle est répétée, plus elle plaît.).

Donc cette association crée en 2011 nous dit-on, mais que l'on ressort au fil des nécessités, se dit citoyenne. Si vous faites un détour sur le site de l'ADDRN vous constaterez que nombre de réflexion sont issues de travaux réalisés par cette agence.

La question qui se pose est vraiment de savoir si l'ADDRN est au service des nazairiens ou au service de la majorité municipale et si les chargés de mission au contour flou ont vocation à servir des visées électoralistes. 

Du PS rien ne peut étonner, mais de voir comment le PC et les verts continuent de tourner autour pour des liquidités pose question sur les valeurs qui priment pour ces partis.

Il est grand tout de dégager tout ce monde là et de créer réellement les conditions d'une réelle prise en main de la chose publique par les citoyens quels qu'ils soient.

Malheureusement, à ce jour personne n'en a créé les conditions dans notre ville.

S'il pouvait y avoir un espoir avec les gilets jaunes, celui-ci a fortement déçu en refusant de s'approprier l'espace et en choisissant une visibilité bien éphémère, tout comme les dernières luttes syndicales avec des manifestations sporadiques maintenant l'illusion d'une victoire factice. 

En refusant de s'approprier les lieux de productions ou de vie comme lieux de résistance et surtout de construction d'un autre possible ensemble, ces deux mouvements que certains ont tentés d'opposer, n'étaient que la même face d'un ancien monde revendicatif face à une dictature montante et destructrice.

 Faire s'écrouler la société capitaliste en essayant de la casser et détruire ses symboles montre ses limites, la saper par la base en construisant de nouveaux échanges, de nouvelles formes de solidarités et de vie au plus près est un des enjeux de demain.

mercredi 17 juillet 2019

Ah que c’est beau la chasse aux municipales !!

Tout les prétendants à l'investiture municipale semblent, en ce début de campagne, s'intéresser au citoyen lambda.

Il y a quelque chose de tragi-comique là dedans, de pitoyable.

Pendant six ans, tous sont restés dans leur pantoufle à attendre ce moment sans rien faire, ni aide, ni débat réel là où il leur aurait fallu être si, un tant soit peu, ils avaient voulu écouter les doléances de leurs contemporains.

Qu'on en juge, chaque quartier, secteur de la ville connaît des problèmes liés à des politiques de la ville immatures, incohérentes que la municipalité passe par la force sans débats.

Non de nombreux endroits se sont montés des collectifs citoyens rassemblés autour d'un même objectif commun sans discrimination aucune. des creusets d'échanges, de solidarités effectives.

Et aucun de ceux qui se prétendent vouloir une véritable avancée citoyenne n'ont été présents.

Vont-ils raser gratis demain ?

Vont-ils venir écouter plus demain qu'hier ?

La politique est elle qu'incantatoire ?

En ce moment chacun y va de son refrain.

Décortiquons les pour notre plus grande joie.

Demain Saint-Nazaire

Hier c'est "demain Saint-Nazaire" qui distribuait un beau quadrichromie dans les boites aux lettres, merveille de démagogie et surtout un flot d'imbécilités "bobos".

Décortiquons de maelstrom "citoyen" ce brainstorming fleurant le marketing politique creux.

- premier corpus l'économie ouverte et l'industrie heureuse, la solution la communication, la communication et le travail forcé dans les filières choisies par le patronat, en résumé on fait pareil qu'avant avec juste un peu plus de pub. Le capitalisme même pas vert.

- Deuxième corpus : rien de nouveau à part un complément pour l'histoire syndicale (laquelle d'ailleurs ?)

- Troisième corpus : on va mettre des jeux partout, à ce propos relire la magnifique BD de Christin et Bilal "la ville qui n'existait pas", très enrichissant et moderne bien que datant des années 70.

- Quatrième corpus la ville accessible : promouvoir le covoiturage, ah ça c’est écologique c’est une bonne idée comme augmenter la fréquence des TER et puis patatras c'est démoli par l'accueil des bateaux de croisière qui, comme chacun sait, sont un modèle de pureté écologique. Rien sur la gratuité des bus, leur fréquence, la piètre qualité du réseau. Bravo les bobos.

Cinquième corpus : des saisons en ville, peut mieux faire avec de la réflexion mais c'est encore timide, trop timide.

- Sixième corpus balades urbaines, il est évident qu'en aménageant la ville et en y incluant l'art et la beauté touristique la vie des habitants en sera transformée. C’est la même réflexion que se font généralement ceux qui méconnaissent la sociologie de leur ville et ne réagissent qu'en fonction de ce qu'ils sont, pensant (pensent-ils vraiment ?) qu'il suffit de changer le contenant pour que le contenu change, à moins de vouloir le remplacer.

- Septième corpus : destination centre ville, carnaval, marché nocturne etc..., l'office de tourisme en marche ?

- Huitième corpus ville de passage et de brassage : jumelage, festival, visites, sorties... Rien de nouveau, ah si mettre en place un point d'accueil des travailleurs détachés; Diantre, pour leur expliquer le droit du travail ? Qu'ils se font voler sur leur logement par leur agence de placement et les vendeurs de sommeil ? Chiche !!!!

- Neuvième corpus "une pause en ville" : tourisme, détente, flânerie, bref rien de nouveau on reste toujours sur la forme jamais sur le fond.

- Dixième corpus "les pieds dans l'eau", ouf il y a un bassin de plaisance, ça c’est une avancée cruciale pour la ville, bassin qui selon les études les moins pessimistes sera HS par la montée des eaux en 2050 comme la place du commando et Villès-Martin. Parrainer un bateau pour la course au large, y'a rien de mieux à faire, non !!!

- Onzième corpus "la ville numérique" : accélérer l'installation de la fibre, comment alors que la convention est signée depuis de nombreuses années (Gigalis et Orange) ?

- Douzième corpus : Rien sur l'inclusion sur la ville partagée, Saint-Nazaire est une ville racisée, racialisée par SILENE, par le jeu des loyers dans l'habitat social de manière insidieuse. A ce jour personne, aucune liste, aucun candidat ne propose le même prix du mètre carré dans le logement social quel que soit l'implantation. Cela aurait pour effet un véritable brassage de la population et la fin de la ghettoïsation larvée. Ici rien de cela. le reste n'est que littérature "bien pensante".

- Treizième corpus  "Ensemble"paroles, paroles, rien sur la démocratie participative réelle sur la volonté d'associer les habitants pour leur permettre une prise réelle sur leur vie là où ils vivent. 
Ah si, un morceau d'anthologie, je cite "mettre à disposition des vélos triporteurs pour balader les personnes séniors ou à mobilité réduite", en régime UBER nous l'espérons !!! Sans rire.


Voilà, pas un mot, une proposition sur la vie dans les quartiers, quels qu'ils soient, le centre ville et les parcours bobos, cela pourrait être un torchon de LREM ou de SAMZUN, ou de LR voire du RN tant ça fleure bon la gentrification, l'appropriation de l'espace urbain au profit d'une bourgeoisie bien éphémère dans les temps futurs.


Samzun et cie 

Bien appuyé par la presse propagandiste locale, il suit son bonhomme de chemin. N'est-ce pas "Ouest Rance", qui sous l'anonymat d'un plumitif local, écrit " le maire assuré de sa réélection". C'est beau, on se demande pourquoi on va voter alors, le peuple n'est qu'une variable d'ajustement qui se doit d'être dressée. 

Nous étions aux cérémonies du 14 juillet. L'habitude veut qu'un discours ait lieu en cet occasion, discours prononcé sur la place publique. 

Cette année point de cela, le discours eu lieu après dans les jardins de la sous-préfecture en bonne compagnie.

Deux discours.

Le premier de Samzun , discours creux, insipide et négationniste en ce sens que pour notre édile local  nous ne célébrons pas en ce jour de fête nationale la prise de la Bastille en 1789, mais la fête de la Fédération de 1790 (date choisie en l'honneur de la prise de la Bastille néanmoins). Petit rappel d'histoire pour notre édile : "Elle a été instituée par la loi Raspail1 du , pour commémorer la prise de la Bastille du , symbole de la fin de la monarchie absolue3,4, ainsi que la Fête de la Fédération de 1790"

Rien d'anodin à cela, nous y reviendrons.

Deuxième discours celui du sous-préfet.

Alors là, c'était du martial, de la dictature sous-jacente, tout d'abord on ne sait pas si c'est la fête de fédération qu'on célèbre ou la prise de la bastille. Ensuite, on peut comprendre les revendications, parfois légitimes et audibles du peuple, mais en tout état de cause nous sommes un état de droit et force doit rester à la loi, et la loi ce sont les élus, qui le sont par une majorité (là on a pas eu d'explication sur ce qu'était réellement une majorité, un quart des citoyens est-ce que ça fait une majorité ?) pour faire ce qu'elle veut pendant le temps de son mandant. 

En y regardant de plus près nous comprenons pourquoi, contrairement à la tradition,  les discours n'ont pas eu la publicité habituelle. Tout d'abord cette volonté claire d'enlever le symbole de la prise de la bastille de la conscience collective pour justifier la dictature d'une minorité s'enveloppant d'atours bien médiocres d'une majorité illusoire, ensuite pour imposer l'idée que la force régalienne n'est pas un outil pour le peuple mais doit servir les gouvernants dans leurs vues, fussent-elles pour les intérêts d'une caste. On ne remet pas en question le système sinon on se retrouve être contre les lois. Il ne s'agit pas que de sémantique, mais d'un  réel virage dictatorial qui ne déplait à Samzun prêt à être en MARCHE pour sa réélection si elle a lieu.


PC-PS/LFI-NPA et consorts 

Le PC et le PS ont entamé des discussions, ils sont tellement à court de finance au PC ?

Il y a quelque chose de navrant à voir le PC continuer à fricoter avec le PS en tournant le dos à des valeurs.

Le PC a voté le budget de Samzun quand celui-ci prévoyait le non renouvellement de postes pour faire des économies.... Quand on sait que le privé coûte toujours plus cher, cherchez l'erreur.

Nous pourrions parler de l'attitude du PC lors du vote pour l'implantation de l'usine à Méan et de ce qui en découle maintenant (pour mémoire 48 voix pour sur 49), au nom de l'emploi. Faut-il des morts pour l'emploi qui finalement n'engraisse que les actionnaires ?

Nous pourrions parler de l'accompagnement plus que complice des emplois précaires à la mairie.

Pour la LFI, c'est plus complexe, il y a le discours et les faits, les prises de positions passées de certains de ses éléments qui pose un sérieux problèmes d'orientation politique réelle.
Personne, comme pour tous les autres dans l'accompagnement des quartiers et des collectifs qui se sont fait jours ces dernières années. Certes quelques passages à la maison du peuple mais pour quelques uns juste pour s'assurer que "les p'tits gars c'est des bons, nous on les tient, ils pensent comme nous".

Alternative citoyenne a pu constater lors des dernières municipales comment le PG, qui a encore une place non négligeable dans la LFI, a tout fait pour faire capoter une liste citoyenne. Il y avait une divergence fondamentale sur la participation citoyenne, là où nous voulions des maisons du peuple dans chaque quartier en autogestion par les habitants, le PG ne voulait que des maisons de quartier matinées de soutien psychologique sachant que chez ces gens là messieurs ça déraille dur probablement. De surcroit le hiatus c'était "mais si ils ne pensent pas comme nous". Comme si le débat ne servait à rien, comme si toutes les expériences de démocratie directe échouaient lamentablement. Ceci n'est qu'un exemple parmi d'autres.

Nous voudrions croire à la sincérité, mais quand celle-ci ne s'exprime qu'au moment des élections on peut en douter;

Alternative ne sera pas de ces élections, nous serons juste là pour rappeler commbien il faut être honnête, sincère avec une vision réaliste de la ville et en incluant tout le monde, l'endroit où l'on vit est le fondement de notre construction sociale, et c’est à tort que Jean-Luc Mélenchon définit la commune comme lieu de base de la démocratie, le lieu de base c'est le quartier, l’ilot, le pâté de maisons, c’est là où les intérêts sont communs, cela peut aussi être l'entreprise, c’est tout ce qui s'articule sur notre vie. C'est aussi une dimension économique, énergétique, écologique, réellement solidaire et surtout inclusive dans tous les sens du terme.

C'est là aussi que peuvent s'affirmer de nouvelles constructions sociétales, de nouvelles formes de vie communes, ressourceries, échanges, recycleries, production et échanges énergétiques doux, commerces de proximité, transports, écoles, sécurité (ilotiers), maison du peuple, réappropriation des aménagements, santé, relocalisation des services publics....  Le tout permettant dans de plus grandes dimensions des mutualisations au lieu de concentrations qui pillent  les citoyens de tout pouvoir sur leur vie..

Cela nécessite plus de réflexion que des vulgaires intentions qui ne tombent que tous les six ans.