Le
Front National puisqu'il faut bien le nommer et son candidat virtuel
aux élections municipales n'ont pas hésité il y a quelques temps à
diffuser un « grand sondage ». Sous
couvert de « donner
la parole aux habitants de Saint-Nazaire » ils
resservent leur
imposture
antisociale, antidémocratique, xénophobe et
raciste.
L'immigration
et l'insécurité... des
obsessions
Chacun
des chapitres proposés
reprend
deux des obsessions majeures
du
FN : l'immigration
et la sécurité. Il ne cesse de dénoncer, à travers la formulation
même des questions de ce « sondage » l'immigration et
les
immigrés qui
nous envahiraient. Ils sont présentés
comme responsables des problèmes
économiques et
sociaux, de l'insécurité et plus généralement comme la
source des maux de notre société.
Et
ceci en dépit des réalités mêmes puisque les
entrées d'étrangers est stable depuis 40
ans.
Au
total les immigrés représentent environ 11 % de la population
française selon
les chiffres
des Nations-Unies
qui
compte les personnes nées dans un autre pays que celui où elles
résident, 8 % selon l'INSEE qui compte les étrangers nés à
l'étranger.
Un
tiers
sont
de
l'Union Européenne.
Et ils
contribuent beaucoup plus au budget de l'État et de la protection
sociale qu'ils ne leur coûtent (le
solde positif est de 12,4 milliards d'euros).
Le
« sondage » pose la question :« diriez-vous
que l'insécurité
est souvent liée à une immigration incontrôlée ? ».
Cette
obsession continue en dépit
des réalités : les condamnations d'étrangers représentent
12,5 % des condamnations et celles des français 81 % (la
nationalité des 6,5 % restant n'est pas connue).
L'emploi
La
situation de l'emploi est grave avec, en France, près de 6 millions
de chômeurs et
dans toute
l'Europe où
23 % des jeunes sont au chômage et la moitié des autres en
emploi précaire
Au
nom de la préférence
nationale, le FN propose
de restaurer les frontières alors que les
économies de tous les pays sont de plus en plus imbriquées et que,
par exemple, les pays
émergents ont atteint un niveau
de développement comparable
au nôtre,
que
nous dépendons autant d'eux qu'ils dépendent de nous. Il
serait irresponsable,
dangereux voire suicidaire de
prétendre se replier sur nous-mêmes
et vivre
en autarcie.
En
totale opposition, nous voulons voir
développer
les solidarités entre les victimes de la crise et mettre
à contribution le capital.
La
préférence
nationale et
l'identité
française
Le
FN voudrait voir réserver l'accès
à l'emploi, les bénéfices de l'action
sociale
(indemnités
de chômage, prestations familiales etc.), l'accès
aux logements sociaux en
priorité aux français. Il
s'agirait là d'une grave rupture dans l'égalité
reconnue
à
tous et toutes notamment
par la Déclaration universelle des Droits de l'Homme. Ce serait
scandaleusement
injuste et
spoliateur car
les immigrés contribuent à la richesse
et au bien commun, ne serait-ce qu'à travers leurs impôts et leurs
contributions sociales qui leur ouvrent les droits
aux prestations sociales.
Pour
notre part, nous voulons rompre avec toutes les formes de
discrimination.
Le
FN prône une politique culturelle
de défense de l'identité française. On sait ce que cela signifie
de repli sur soi et de rejet de l'autre, d'obsession xénophobe.
En
fait le FN défend une conception ethniciste et en partie
religieuse
de la
nation française. C'est
ce qui sous-tend son
agressivité vis à vis de l'Islam et
des musulmans, son rejet des Roms.
Au
contraire, nous voulons une politique
en
direction de la vie associative
et culturelle qui
multiplie pour tous les occasions d'expressions et de découverte des
autres et de leurs apports culturels.
Il
faut faciliter l'accès à la nationalité française en renforçant
les
droits civiques (par
exemple en donnant le droits de vote aux élections locales à tous
les étrangers) et
sociaux pour que tous ensemble nous décidions de l'avenir du pays.
C'est le meilleur moyen pour assurer intégration de tous
et fraternité entre tous.
Les
droits des femmes
Le
mariage est « exclusivement
sur l'union d'un homme et d'une femme ». C'est
sur cette affirmation en régression avec les évolutions trop
récentes et en contradiction avec la loi que le FN fonde sa
politique familiale. Il veut privilégier le revenu familial et
l'allongement du congé parental ce qui provoquera un retour des
femmes au foyer, les réduisant à leur rôle de génitrice et de
mère. Il
en rajoute dans la discrimination
xénophobe
en prétendant réserver les allocations familiales
aux
seules familles
« dont
un parent au moins est français ».
Avec
la
suppression du remboursement de l'IVG, le FN s'attaque directement au
droit fondamental
des femmes à disposer de leur corps
(à
l'image de ce qui se passe en
Espagne).
Au
contraire, nous voulons que soit effective l'égalité des hommes et
des femmes partout, notamment
en
matière de salaires et de conditions de travail. Le « plafond
de
verre » doit
« exploser ».
L'économique
et le social
Le
FN
essaie de faire croire qu'il
est devenu un important parti ouvrier... alors que 70 % de son
électorat n'appartient
pas aux classes populaires et
que ses propositions
politiques vont à l'encontre des intérêts des salariés. Ainsi
il
défend l'apprentissage
dès 14 ans qui est une vielle lune de la droite et du patronat les
plus rétrograde.
Il
ne cesse de prôner
la chasse aux assistés et aux « fraudeurs » sociaux
au
mépris
de la réalité.
Il
n'a nullement
l'intention
de
combattre la
« concurrence
libre et non faussée » ou simplement
d'y soustraire des secteurs vitaux comme la santé, l'éducation ou
l'énergie...
Il
n'a d'ailleurs
jamais défendu les services publics et
veut réduire les dépenses publiques
jugées nocives et le
nombre
de fonctionnaires.
Il
est obsédé
par la réduction
« du coût du travail » et pour cela demande
la
diminution des
cotisations
sociales
qu'il veut basculer vers l'impôt. Le
financement de
la protection sociale en
sera d'autant fragilisé conformément
aux souhaits de la frange la plus libérale du patronat.
Finalement
bon
élève du capitalisme,
le
FN veut se présenter comme une alternative crédible à la droite
pour défendre les intérêts de possédants.
En
dépit de ses postures anti-système, il
a les mêmes
positions que la droite la
plus libérale
sur les
questions économiques et sociale.
En
totale opposition, nous voulons un
nouveau partage des richesses qui
mette à contribution le capital et
réorienter
notre modèle de production, de consommation
et d'échange
en rupture avec le capitalisme
et le productivisme.
Nous
combattons sans concession la stratégie
de ceux qui cultivent le rejet de l'autre et
la
division des travailleurs.
Nous voulons un avenir de justice sociale.