vendredi 26 juillet 2019

Greta Thunberg et Saint-Nazaire

En ces temps de canicule et de dérèglement climatique, une petite voix s'est fait entendre pour une prise de conscience de la jeunesse. C'est Greta Thunberg.

Attaquée de toutes parts sur son physique, son trouble du spectre autistique, accusée d'être manipulée, j'en passe et des meilleures, les petites mains se relaient à la plume ou à la vidéo pour la décrédibiliser.

A priori quand on a rien à dire sur un sujet, ou que l'argumentation est plus que défaillante autant abuser de critiques ad hominem. 

Que ces critiques viennent de la bourgeoisie, du capital et de l'extrême droite, rien d'anormal sous le soleil, mais quand les critiques viennent de gens se prétendant de gauche, il faut dresser l'oreille.

De surcroit, si c'est de gauche, les parements d'une illusoire vertu, écornée depuis longtemps, sont des attributs qui doivent, aux yeux de leurs détenteurs être le signe indéfectible d'une probité intellectuelle sans faille.

A y regarder de plus près l'affliction dépasse la réalité.

Tout l'arsenal du complotiste y passe, la maman, son milieu social, un livre, son trouble autistique, ses mimiques, tout et on ira même lui reprocher le vote du CETA.

Rien, rien sur son discours, rien sur la peu d'une jeunesse qui n'a pas le "no future" comme devise mais qui le prend en pleine gueule comme un mur mortifère qui avance. 

Et que fait notre "gauche bien pensante", elle appuie sur l'accélérateur avec un verbiage rétrograde et insultant par jalousie de n’avoir pas conscientisé la jeunesse, comme dépassée de n'être pas propriétaire de cette parole.

Pourquoi rattacher Greta à Saint-Nazaire ?

Saint-Nazaire est un bon exemple de cette flemmardise intellectuelle qui vise à conceptualiser avec les ornières d'un monde à l'agonie, avec cette dualité qu'elle n'arrive pas à surmonter faire autre chose en faisant pareil, c'est à dire proposer et vouloir faire autre chose en se basant sur les schémas sociétaux préexistants. 

D'autre part en faisant de la critique de ce qui existe l'axe central de la réflexion.

Ainsi sur les expériences vécues ici, j'ai pu constater une pensée axiomatique, à mon avis dangereuse car purement sectaire, consistant, sans aucune analyse, à donner satisfecit  aux militants "purs" et aux loyaux défenseurs d'une pensée passéiste hermétique et fermée.

Ainsi tout ce qui peut être novateur en terme de proposition sociétale et surtout en terme de pure démocratie directe et de parole est alors voué aux gémonies.

Ainsi sur Greta Thunberg, rien sur son discours mais des attaques ad hominem sans éléments probants. Juste des supputations et rein sur le discours. 

ah, si, j'oubliai, elle n'aurait pas dû venir le jour du vote du CETA, c'est un crime de lèse-gauche à bons points.

A-t-elle pris part au vote ?

Doit-elle être partie prenante de ce vote ?

C'est n'importe quoi, mais bien à l'image d'une défaillance complète d'une gauche finissante faute d'être de progrès et faute d'accepter une véritable remise en cause.

Quand j'entends lors d'une prise de parole à la manif contre l'antisémitisme un discours disant que l'antisémitisme est toujours d'extrême droite, je suis abasourdi devant tout ce que j'ai déjà venant de gens de la gauche Nazairienne PCF ou NPA par exemple, le plus récemment début juillet. Nier cette réalité comme les autres est un bagage trop lourd pour une transformation complète de la société.

Dans quelques mois vont avoir lieu les municipales, chacun y va de son couplet sur le climat.

A ce jour aucune visite de nos Dupont/d/s dans les quartiers, à ce jour pas d'écoute de la population, c'est d'ailleurs symptomatiques de nos impétrants, dire ce que les autres pensent sans les écouter le moindre instant et encore pis, sans leur laisser la parole pour en décider eux-mêmes, au cas où ils ne penseraient pas comme nous.

De nuit debout aux gilets jaunes en passant par le front social, il y a eu un dénominateur commun, ne pas être à l'écoute en venant voler la parole en essayer de l'enfermer dans des lieux choisis.

La parole est volatile, le choix des lieux et du langage est forcément clivant, faire venir, ceux que l'on est sensé écouter chez soi est un tour de passe passe qui oblige l'autre.

Aller l'écouter et lui permettre une autogestion de la parole, du langage avec cette appropriation des lieux est bien différent mais si risqué à nos élites, qui, d'un intellectualisme de bas étage, en sortiront peut-être un jour un livre de réflexion superfétatoire, mais pour eux pas de complot à la Greta.

Saint-Nazaire c'est la catastrophe climatique qui débute dans 15 ans au pire dans 30 ans au mieux.

Saint-Nazaire ce sont des solutions à trouver dès maintenant, soit en considérant qu'il faut bien commencer un jour et dans un lieu, soit en attendant ce qui ne vient pas.

Quid de la circulation ? On l'interdit ou pas en ville ?

Quid des transports en commun ? Gratuité ? c’est insuffisant alors comment ?

Quid de l'énergie ? EDF ou autonomie à terme en régie municipale (marémotrice, solaire, éolien, biomasse) en autogestion par les habitants.

Quid des services publics ? Par quartier en autogestion ? Des nouveaux services publics ?

Quid des écoles et des temps péri-scolaires ?

Qui décide pour tout ?

Qu'est-ce que la participation citoyenne ?

Faut-il de nouveaux services par quartiers, rues, ilots ?

Quelle alimentation ?

Circuits courts mais peut-on aussi faire avec les jardins existants par quartiers, rues, ilots ?

Plus on accumule les questions, plus on se rend compte qu'une réflexion centralisée biaise par méconnaissance de la vie de l'autre.

Beaucoup à gauche parlent avec de grandes envolées lyriques du racisme, des migrants sans voir par exemple la racialisation de l'espace de leur ville. 

A Saint-Nazaire c'est flagrant.

L'espace centre est en cours de gentrification, les quartiers sont chacun marqués par la bonne grâce de Silene.

Ce qui me frappe avec les gilets jaunes, comme cela m'avait frappé avec nuit debout (mais les grands esprits pensant se reconnaitront en déclamant doctement qu'eux au moins ils agissent (très petitement avec beaucoup de narcissisme)) c'est ce confinement de l'espace. Au moins entre nous c'est sous contrôle. 

Quelle différence avec nos élus ? 

C’est en ce sens que l'on est face à un paradigme identique à celui préexistant. 

Quand à l'issue de l'AG nationale de Saint-Nazaire remontent la question d'un double vote ou de la difficulté des femmes à s'exprimer, c'est qu'il y a un problème, quand les "grands pontes" sont plus que majoritairement des hommes c'est que le problème est bien plus vaste et que même là une oligarchie se met en place.

Ce que je veux mettre en lumière c'est qu'il est impossible de faire du neuf en calquant ce qui est en bout de course.

La vie d'un individu est courte à l'échelle du temps universel.

Notre planète est notre seul lieu de vie.

De notre arrivée à notre départ nous espérons tous que tout se passe pour le mieux.

L'histoire de l'humanité a prouvé que solidairement dans les situations difficiles l'homme s'en est tiré.

Aujourd'hui, une minorité d'individus pense pouvoir s'en sortir avec des valeurs individualistes en comptant sur l'argent et ce que l'argent peut acheter de technologie.

L'accumulation de richesses aux mains de quelques uns n'est pas une solution.

Ceci étant dit je n'ai nullement résolu l'équation.

Vouloir faire comme si on détenait la solution du haut d'un piédestal illusoire en attendant que vienne le peuple boire nos paroles risque de tourner à la farce grotesque.

Chacun pour soi ou tous ensemble ?

Casser ou construire un nouveau pour que l'ancien s’effondre de lui même ?

Et c’est bien en bas qu'il faut commencer sans attendre un grand soir bien hypothétique.

Pour finir, il vaut mieux une Greta Thunberg qui pousse à cette réflexion dans tous les lieux que quelques vieux militants aigris qui ressassent sans fin la même rengaine.

Et à ceux qui m'objectent ne pas me voir, ils ne sont tout simplement pas aux bons endroits.

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