lundi 29 juillet 2019

Quand nuit debout Saint-Nazaire dérape !!!


Quelques précisions pour comprendre


Article de presse (source l'express) :

Par Alice Afanasenko, docteure en littérature, enseignante et chercheuse autiste, membre de l’Association Francophone de Femmes Autistes.
Que l’on soit militant de la cause écologiste, climatosceptique ou encore indifférent à tout cela, en vacances, au travail, sous la canicule ou non (mais il est difficile de lui échapper cette année), nul n’ignore plus aujourd’hui ni le nom ni le visage de Greta Thunberg. À elle aussi, il est difficile d’échapper tant le battage médiatique autour de sa personne est intense.
greta-thundberg

Greta ne dit rien que de connu, pourtant Greta dérange. Les réactions qu’elle suscite sont même de plus en plus violentes : son discours à l’Assemblée, mardi 23 juillet, a encore été l’occasion de déchaînements virulents. Le summum de la haine misogyne et handiphobe a été atteint mardi 23 juillet par Michel Onfray, auto-proclamé philosophe, à qui revient donc la palme du sordide tant sa plume trempe dans la boue de ses fantasmes libidinaux, poursuit le vieux sillon de la haine des femmes et témoigne du mépris des personnes autistes en général – avec, en prime, une touche de dédain généralisé pour la jeunesse (à lire ici mais on peut aussi fortement s’abstenir).
Selon le vieux philosophe qui, visiblement, ne supporte pas de recevoir de leçons d’un plus petit que lui, Greta, jeune fille autiste Asperger militante écolo, serait donc rien moins qu’un “cyborg” (je passe les allusions à son corps de poupée et les implicites sexuels qui s’y trouvent logés). Et finalement, son visage “qui ignore l’émotion – ni sourire ni rire, ni stupéfaction, ni peine ni joie”, à “l’enveloppe” “neutre”, sur “un corps sans chair”, ne fait rien moins qu’annoncer “l’avènement du posthumain”, “ce vers quoi l’Homme va”.
Monsieur Onfray, vous qui voulez laisser l’autisme de Greta “de côté”, sachez quand même que, loin de représenter le posthumain, son visage, comme le mien et comme celui de la plupart des autistes, ne fait que traduire la difficulté que nous avons d’exprimer physiquement nos émotions – ce qui ne veut pas dire que nous n’en avons pas, loin de là. Si les autistes représentaient le futur de l’humanité, comme vous le dites, permettez-moi de vous dire que vous, vous en seriez plutôt le passé, obscurantiste et borné.
Non, nous, autistes, ne sommes pas posthumains. Nous sommes, malheureusement pour nous, bien dans le présent, dans un présent difficile et auquel nous nous accrochons malgré nos spécificités sensorielles et neurologiques qui ne nous rendent pas la tâche facile. Malgré la stigmatisation dont nous sommes victimes. Malgré les préjugés qui pleuvent dès que nous tentons de nous exprimer. Et ce n’est pas parce que nous ne manifestons pas comme vous nos émotions, ce n’est pas parce que nous avons une rationalité et une affectivité différentes de la vôtre que nous ne sommes pas aptes à penser et à peser dans les débats contemporains. Oui, Greta est intelligente et, du haut de ses 16 ans, elle peut au moins vous enseigner l’humilité.
Monsieur Onfray, on peut apprendre de tout et de quiconque, même des enfants. Encore faut-il savoir interroger. Mais au lieu de chercher, il est parfois plus facile de cracher. Au lieu de tenter de comprendre, il est peut-être plus vendeur de crucifier. Hélas, loin de nous le temps des intellectuels français que le monde nous enviait et celui de la french theory qui rayonnait jusqu’en Amérique (et qui s’y lisait d’ailleurs davantage que chez nous – France, éternel pays des vieux conservateurs !)…
J’ai lu ailleurs que l’autisme de Greta la rendrait vulnérable à la manipulation ou encore qu’elle souffrirait de “troubles obsessionnels”. On va même jusqu’à critiquer l’éducation de ses parents (interview du docteur Laurent Alexandre pour Le Point, publié le 23 juillet 2019). C’est, encore une fois, méconnaître totalement ce qu’est l’autisme en général. Pourtant ces réflexions viennent, là, non d’un philosophe mais d’un médecin. Si Greta avait grandi en France, elle aurait été enfermée en hôpital psychiatrique et mise sous neuroleptiques dès ses premiers jours de grève et cela, non pas parce que l’autisme est une forme de psychose, mais parce que nous avons 50 ans de retard sur le reste du monde dans la prise en charge de ces troubles de la communication et des interactions sociales. Il faut encore le répéter, chaque jour, des dizaines de fois : l’autisme n’est pas une maladie, ce n’est pas non plus une déficience mentale (bien que parfois cela puisse être associé, comme cela peut être associé à un très haut potentiel intellectuel ou à une intelligence normale), ce n’est pas le futur de l’humanité non plus. C’est un trouble du neurodéveloppement qui entraîne des particularités perceptives, sensorielles, comportementales et de communication. Mais nous sommes humains et nous avons droit à la parole. Encore faut-il qu’on nous la donne. Greta a eu cette chance-là. Et son intérêt spécifique (et non le “trouble obsessionnel”) pour l’écologie n’invalide en rien la pertinence de ses propos, au contraire.

Mais la petite Greta Thunberg n’a pas seulement le tort d’être autiste, elle est en plus femme et adolescente – autant dire tout le contraire de ce qui fait notre paysage politico-intellectuello-médiatique actuel. Et cela est insupportable pour la plupart des hommes. Qu’elle ait tort ou raison, peu importe au fond. Là n’est pas, là n’est plus, il me semble, aujourd’hui la question. Car ce que le phénomène Greta révèle au fond, c’est l’éternel phallocentrisme de la pensée française que déploraient déjà les féministes des années 1970 (et Derrida avec elles), c’est la phallocratie de nos institutions politiques (allez voir les commentaires des députés qui ont boycotté son discours), une République des héritiers toujours vivace, héritiers qui refusent d’écouter toute pensée de la différence et qui affichent sans complexe leur mépris des plus faibles. Cynisme suprême, le CETA fut voté le jour même où Greta défendait l’écologie à l’Assemblée.


Manifeste du CLHEE


Collectif Lutte et Handicaps pour l’Égalité et l’Émancipation (CLHEE)

Qui sommes nous ?

Nous sommes un groupe de militants et d’activistes directement concernés par le handicap.
Nous faisons l’amer constat qu’en France aucun mouvement militant, activiste et autonome de défense des personnes handicapées n’a pu voir le jour et s’installer durablement dans le paysage des luttes d’émancipation.
Certains d’entre nous ont pris part au Collectif NON au report et se sont mobilisés contre la récente réforme du volet accessibilité de la loi de 2005.
A cette occasion, ils ont pu constater, d’une part, que de nouvelles formes d’activismes pouvaient prendre corps, entre autres via les réseaux sociaux, et servir le combat des personnes handicapées. D’autre part, qu’il était non seulement possible mais indispensable de s’organiser en dehors des associations gestionnaires qui ont depuis longtemps démontré le caractère inefficace voire préjudiciable de leurs actions.
Après l’expérience NON au report, il nous a semblé essentiel de poursuivre notre travail au-delà de la question de l’accessibilité et de nous inviter dans tous les débats qui nous concernent.
Nous ne prétendons pas représenter l’ensemble des personnes handicapées. Nous sommes bien placés pour savoir qu’elles ne constituent pas un bloc homogène de personnes partageant les mêmes positions et aspirations. Nous prétendons uniquement défendre les convictions qui sont les nôtres et les idées émancipatrices que nous souhaitons voir avancer.
Par conséquent, nous ne représentons que les personnes handicapées qui le souhaitent, qui se reconnaissent dans le présent manifeste, partagent nos analyses et notre envie de structurer une lutte pour la défense de nos intérêts et de nos droits.
Nous sommes, à l’origine de ce collectif, tous concernés par le handicap moteur. Néanmoins nous ne sommes pas sans savoir que nos réflexions et nos combats sont communs à d’autres types de handicap, visibles ou non, et que des convergences sont possibles entre personnes handicapées partageant les mêmes objectifs, tous handicaps confondus.
Nous sommes même convaincus qu’il est nécessaire de nous organiser davantage par communauté de pensée plutôt que par type de handicap, et sommes ouverts à toute initiative en ce sens.

Que voulons nous ?

Nous revendiquons :

1/ La lutte pour la désinstitutionnalisation

Nous entendons promouvoir la désinstitutionnalisation, ce qui signifie pour nous la fin du placement des personnes handicapées mineures ou majeures en structures, dites « spécialisées », spécifiquement conçues pour les accueillir.
Depuis des décennies, la France a favorisé le regroupement et la relégation des personnes handicapées dans des institutions qui sont devenues pour elles les principaux lieux de résidence, de scolarité, de travail, en un mot de vie et de « prise en charge » collective.
A l’heure actuelle, au mépris des textes et recommandations internationales relatives au handicap, la France continue de présenter l’institutionnalisation comme la réponse privilégiée aux besoins spécifiques réels ou supposés des personnes handicapées.
Or, l’institutionnalisation constitue une ségrégation sociale et spatiale inacceptable.
Elle rend impossible pour les personnes handicapées l’exercice plein et entier de leurs droits.
Elle porte notamment atteinte à la liberté des personnes handicapées, qui se retrouvent le plus souvent contraintes de vivre en institution faute d’alternative et dont la vie quotidienne se trouve ainsi régie et contrôlée par des professionnels du secteur médico-social.
Par son fonctionnement en vase clos et la faiblesse des contrôles extérieurs, l’institutionnalisation favorise également les situations d’abus, d’exploitation salariale, d’atteintes à la vie privée et de maltraitance des personnes handicapées.
Nous exigeons par conséquent la mise en œuvre d’une politique destinée à :
–      Mettre à la disposition des personnes handicapées et des parents d’enfants handicapés les services et soutiens de proximité (médicaux, financiers, psychosociaux, pédagogiques et éducatifs) de qualité et suffisants pour la vie autonome des adultes et celle des enfants au sein de leur famille.
–      Associer les personnes concernées à l’élaboration de ces nouvelles offres de services.
–      Mettre un terme à la construction de nouveaux établissements en s’abstenant de les autoriser ou de les financer.
–      Désinstitutionnaliser tous ceux qui se trouvent en institution, prévenir les éventuels nouveaux placements et la prolongation inutile des séjours en institution.
Contrairement à ce que soutiennent les pouvoirs publics français et les associations gestionnaires d’institutions spécialisées, les besoins d’accompagnement permanents et complexes de certaines personnes handicapées ne sont pas un obstacle à leur vie en dehors des institutions et ce, quel que soit le handicap.
Au nom du principe d’égalité et de non discrimination, il appartient aux pouvoirs publics de développer des alternatives permettant aux personnes handicapées de sortir des institutions et ainsi de jouir pleinement de leurs droits fondamentaux, dont celui de mener une vie autonome.

2/ La défense de la vie autonome

Nous revendiquons le droit de faire nos propres choix de vie, de définir nos propres besoins, de prendre nos propres décisions sans contrôle « professionnel » extérieur, c’est-à-dire de mener une vie autonome.
Cette liberté de choix exige des moyens humains, matériels et financiers. Elle implique notamment :
–      Des ressources financières suffisantes permettant aux personnes handicapées, notamment celles qui ne travaillent pas, de subvenir à leurs besoins, d’assumer leur choix de vie et de vivre dans des conditions dignes.
–      L’existence de systèmes d’aides humaines de qualité et personnalisés, à hauteur des besoins réels, pour les adultes comme pour les enfants handicapés qui en ont besoin.
–      Des offres de services, d’accompagnement et de compensation variées et ajustables permettant aux personnes concernées de pourvoir à leurs besoins de toute nature (matériels, médicaux, para-médicaux etc).
–      Une accessibilité généralisée des équipements et services publics et privés.

3/ La lutte contre le validisme, les discriminations et l’handiphobie

  • La lutte contre le validisme
Nous affirmons que le handicap est un fait, une donnée de l’existence avec laquelle les personnes concernées composent au quotidien, et qu’il n’appartient pas aux personnes dites valides de le connoter arbitrairement, positivement ou négativement.
Il est aussi une construction issue de processus sociaux et historiques qui ont conduit à disqualifier, stigmatiser et marginaliser les personnes handicapées.
Nous entendons donc dénoncer et combattre le validisme qui fait de la personne valide en bonne santé la norme universelle et l’idéal à atteindre.
Le validisme se caractérise par la conviction de la part des personnes valides que leur absence de handicap et/ou leur bonne santé leur confère une position plus enviable et même supérieure à celle des personnes handicapées.
Il associe automatiquement la bonne santé et/ou l’absence de handicap à des valeurs positives telles que la liberté, la chance, l’épanouissement, le bonheur, la perfection physique, la beauté.
Par opposition, il assimile systématiquement le handicap et/ou la maladie à une triste et misérable condition, marquée entre autre par la limitation et la dépendance, la malchance, la souffrance physique et morale, la difformité et la laideur.
Le validisme suppose que la plupart des personnes handicapées se consument dans la plainte, l’aigreur, la frustration ou le regret de ne pas être valides.
Il se traduit par des discours, actions ou pratiques paternalistes, condescendants et dénigrants à l’égard des personnes handicapées, qui les infériorisent, leur nient toute possibilité d’être satisfaites de leur existence et leur refusent le droit de prendre en main leur propre vie.
Il exige de surcroît que les personnes handicapées fassent preuve de docilité, de déférence et de reconnaissance à l’égard des personnes valides, en particulier lorsque ces dernières leur apportent une aide quelconque ou s’intéressent à leur sort.
Le validisme peut être le fait de personnes handicapées elles-mêmes qui, ayant intériorisé l’ensemble des préjugés qui les concernent, adhèrent à tous les présupposés validistes.
  • La lutte contre l’handiphobie
Nous entendons dénoncer et combattre l’expression publique ouverte et décomplexée du rejet ou du dégoût qu’inspire le handicap à certaines personnes valides et qui s’apparente à de « l’handiphobie ».
  • La lutte contre les discriminations et pour le respect de nos droits
Nous entendons dénoncer et combattre les discriminations systémiques liées au handicap et à la maladie dans tous les secteurs.
Nous entendons lutter pour le respect de nos droits, pour la liberté de circulation, l’accessibilité généralisée et l’égalité.
Nous demandons un égal accès :
–      à la liberté de choix de nos lieux et mode de vie
–      aux soins
–      à l’éducation et à la formation professionnelle
–      à l’emploi
–      au logement
–      aux sports, aux loisirs et à la culture
–      à l’information.

4/ La promotion de représentations justes de nous-mêmes

En tant que membres à part entière de la société, il est indispensable que nous soyons représentés partout, dans toutes ses sphères, y compris dans les médias.
Nous revendiquons cependant un traitement juste, nuancé et respectueux des personnes handicapées, qui évite tout sensationnalisme et qui rende compte de leur diversité, ainsi que celle de leurs idées et leurs actions.
Le discours médiatique consacré au handicap doit sortir du registre de l’émotion et être replacé dans son contexte économique, social et politique, ce à quoi notre collectif entend participer activement.
Ainsi, nous entendons dénoncer notamment avec la même force :
– Le discours misérabiliste qui consiste à nous présenter comme des êtres de souffrance, vivant dans la limitation, la plainte, la frustration et le regret, uniquement objets de soins, de préoccupation et d’attention pour nos proches et comme des charges pour la société.
– Toutes les formes d’ « Inspiration porn » qui nous objectivisent, nous essentialisent, et présentent certains d’entre nous, qui auraient prétendument « transcendé » leur condition, comme des héros, des êtres dotés de qualités exceptionnelles et des sources inépuisables d’inspiration pour les personnes valides.
L’un comme l’autre sont des représentations condescendantes et manichéennes de nous-mêmes que nous ne pouvons pas accepter.
Qu’elles suscitent la compassion ou l’admiration, elles reposent sur des fantasmes et n’ont pour objectif que de conforter les personnes valides dans leurs préjugés.
Elles occultent de surcroît sciemment les discriminations subies par les personnes handicapées, ainsi que les véritables causes de leurs difficultés, tout en déresponsabilisant les acteurs publics et privés qui en sont à l’origine.
Les personnes handicapées ne sont pas là pour rassurer les valides sur leur propre sort, leur servir de source d’inspiration, de faire-valoir ou de curseur de la souffrance.
Elles n’ont pas à démontrer continuellement leur capacité à mener une vie ordinaire ou à atteindre leurs objectifs.
Enfin, les personnes handicapées ne sont pas interchangeables. Elles sont diverses et variées dans leurs opinions et leurs personnalités.

5/ La défense d’une sexualité libre et non marchande, incompatible avec l’instauration d’une assistance sexuelle

Les personnes handicapées sont des êtres sexués et des partenaires potentiels à part entière au même titre que les autres, aux attentes et orientations sexuelles variées.
S’il est vrai que des limites physiques et/ou psychiques peuvent rendre difficile l’accès de certaines personnes handicapées à une vie affective et sexuelle, elles ne peuvent expliquer, à elles seules, les obstacles rencontrés dans ce domaine.
De multiples barrières sociales, telles que le manque d’accessibilité ou la vie en institution, mettent les personnes handicapées à l’écart de la cité et restreignent leurs libertés et possibilités de rencontres.
A ces préjugés propres au handicap s’ajoutent les stéréotypes d’ordre général sur la sexualité, la féminité, la virilité et la beauté. Véhiculés par les médias, la publicité, la pornographie, ils confortent l’idée que le sexe est indispensable à l’épanouissement, qu’il est lié au physique, à la santé et qu’il est une performance.
Dans un cadre aussi étriqué et normalisant, la sexualité des personnes handicapées ne peut trouver de place.
Comme principale réponse à ces difficultés, certaines personnes concernées demandent l’instauration d’un service d’assistance sexuelle.
Or, nous sommes fondamentalement opposés à la mise en place d’un tel système.
En effet, l’assistance sexuelle relève d’une approche médicale passéiste du handicap.
L’assistance sexuelle suppose que les personnes handicapées constituent un groupe homogène avec une sexualité « spécifique » à laquelle elle serait la plus apte à répondre et associe à tort l’assistance sexuelle aux soins, dont elle serait une sorte de prolongement.
Elle offre une réponse stigmatisante vers laquelle toutes les personnes handicapées, y compris les non « bénéficiaires », seront systématiquement renvoyées et qui les enfermera dans une sexualité de seconde zone, marginale et étrange.
L’assistance sexuelle entretient des liens ambigus avec la prostitution.
Dans l’hypothèse d’un service payant, l’assistance sexuelle ne serait qu’une « spécialité » au sein de la prostitution, considérée comme valorisante car s’adressant à un public «indésirable», «intouchable», totalement rejeté sans cette solution.
Tout comme la prostitution, le système s’adresserait d’abord aux hommes handicapés qui feraient le même raisonnement que les clients de prostitués : leurs besoins sexuels sont irrépressibles et vitaux. Il doit exister un système pour les satisfaire.
L’assistance sexuelle serait dès lors un système misogyne et archaïque de marchandisation du corps supplémentaire, mais acceptable, qui demanderait à être reconnu légalement, à titre exceptionnel.
Dans l’hypothèse d’un service gratuit, ou rémunéré à titre symbolique, c’est-à dire, quasiment gratuit, il s’agirait d’un acte de bienfaisance réalisé par des volontaires qui seraient persuadés de faire une bonne action qui les grandirait.
Nous rejetons donc la solution simpliste et conformiste que constitue l’assistance sexuelle qui, selon nous :
–      S’inscrit à la fois dans la logique économique libérale qui présente le sexe comme un service commercial, dont elle nous propose d’être consommateurs, et dans une vision judéo-chrétienne qui appréhende la personne handicapée comme objet de charité.
–      Ne remet pas en cause le système de valeurs et les représentations en vigueur dans notre société.
–      Ne va ni dans le sens de l’émancipation et de l’autonomie des personnes handicapées, ni de leur libération sur un plan sexuel.
Nous revendiquons l’accès à une sexualité libre et non marchande, qui implique de la réciprocité dans le désir et un échange égalitaire qui ne peut exister ni dans le rapport marchand ni dans le rapport caritatif.
Nous exigeons que soient favorisés :
–      L’éducation sexuelle dès le plus jeune âge afin que les personnes handicapées puissent se percevoir comme des partenaires à part entière.
–      Le développement des solutions techniques existantes qui pourraient aider les personnes handicapées dans leur sexualité.
–      La déconstruction des préjugés liés aux genres, aux représentations du sexe et du handicap qui entravent la sexualité des personnes handicapées.

6/ L’inscription de notre combat dans l’ensemble des luttes d’émancipation

Nous pensons qu’au même titre que d’autres groupes sociaux minoritaires et/ou marginalisés, les personnes handicapées subissent une oppression systémique de la part des personnes valides qui se sont depuis longtemps arrogé le droit de décider à leur place de la façon dont elles devaient mener leur vie.
Nos limitations, notre état de dépendance, nos besoins spécifiques, qu’ils soient réels ou supposés, ont toujours servi de prétexte pour justifier l’ensemble des mesures prises dans le domaine du handicap, la plupart du temps sans nous et contre nous.
Jusqu’ici ces mesures ont maintenu la plupart d’entre nous en marge de la société, dans une situation d’assujettissement et de grande précarité.
Il nous apparaît donc impératif de nous fixer comme objectif de définir et dénoncer nous-mêmes l’oppression que nous subissons et de nous affranchir de tous les préjugés et contraintes sociales validistes qui nous entravent, et ce, d’où qu’ils proviennent : entourage familial, amis, proches ou associations gestionnaires.
Nous savons que les personnes valides, qu’elles soient familières ou non des situations de handicap, peuvent être des alliées, cependant nous ne les laisserons en aucun cas s’approprier notre parole et notre combat et elles ne prendront aucune part au processus décisionnel et organisationnel de ce collectif.

7/ L’inscription de notre combat dans une logique intersectionnelle

Notre lutte et nos réflexions sont intersectionnelles.
D’une part, nous avons parfaitement conscience que les personnes handicapées peuvent subir plusieurs formes de dominations et de discriminations à la fois.
D’autre part, nous sommes solidaires de toutes celles et ceux qui luttent contre d’autres motifs de rejet ou toute autre forme d’oppression et de discriminations.
Notre combat est par conséquent et nécessairement féministe, antiraciste, anticapitaliste, anti-impérialiste, anti-colonialiste et internationaliste.
Il est notamment incompatible avec le patriarcat, la xénophobie, le racisme, l’islamophobie et l’antisémitisme, la romophobie, l’homophobie, la lesbophobie ou la transphobie (liste non exhaustive).
Nous rejetons toute idéologie de hiérarchisation des populations et de stigmatisation d’où qu’elle provienne, qu’elle soit incarnée par l’extrême droite ou tout autre parti politique.
Nous soutenons les initiatives autonomes de convergence des luttes entre opprimés à condition qu’elles soient compatibles avec le présent manifeste.

8/ La dénonciation du rôle des associations gestionnaires

En France, dans le domaine du handicap, il existe un tissu associatif particulièrement dense qui va de la petite association dédiée à un type de handicap et/ou maladie en particulier, à des structures associatives de taille conséquente déployées sur tout le territoire.
Ces dernières, dites « associations gestionnaires », sont spécialisées par type de handicap et gèrent de nombreux services et établissements subventionnés par l’Etat (établissements spécialisés pour enfants et adultes, services d’aide par le travail, entreprises adaptées).
Les textes reconnaissent aux plus importantes d’entre elles un rôle de représentation des personnes handicapées qui les amènent, d’une part, à siéger dans toutes les instances nationales et locales consacrées au handicap, aux côtés des pouvoirs publics.
D’autre part, à être informées et consultées sur tous les projets de textes relatifs au handicap.
Depuis plus d’un demi siècle, l’Etat a délégué à ces associations, qui sont devenues de véritables institutions, les intérêts des personnes handicapées.
Or, après toutes ces années, les associations gestionnaires ont amplement démontré les limites de leurs actions, si ce n’est leur inefficience, et leur complaisance vis à vis du pouvoir.
En effet, en faisant le choix d’organiser et de structurer le système institutionnel et de faire de sa gestion leur principale activité, ces associations ont de fait participé à l’exclusion spatiale et sociale des personnes handicapées.
Au lieu de faire de notre émancipation et de la défense de nos droits une priorité et de jouer un véritable rôle de contrepouvoir, elles ont préféré devenir des partenaires de la puissance publique.
Au lieu de dénoncer l’incurie des politiques publiques en matière de handicap, elles ont choisi de réguler et de maintenir l’ordre social existant.
Leurs liens et leur dépendance financière vis à vis des pouvoirs publics sont devenus tels, qu’elles ne peuvent décemment prétendre remplir la mission de défense de droits dont elles se revendiquent.
De plus, la plupart de ces associations continuent à adopter dans leur campagnes de communication une approche terriblement surannée et validiste du handicap qui surfe sur les préjugés qui y sont attachés au lieu de les combattre.
De même, leurs actions sont encore axées autour d’une logique essentiellement caritative que nous dénonçons.
Enfin, ces associations qui sont historiquement pour la plupart des groupements de familles ou de proches de personnes handicapées, demeurent composées par un nombre important de personnes non directement concernées par le handicap.
Pourtant, elles captent la parole publique sur le handicap dans les médias comme auprès des instances publiques.
Nous entendons par conséquent dénoncer l’inertie coupable et les faux-semblants de ces associations gestionnaires qui prétendent nous représenter et défendre nos droits mais ne se soucient en réalité que de leurs propres intérêts de gestionnaires.
Contrairement à ce que prétendent ces associations pour désamorcer toute critique de leurs actions, notre discours n’a pas pour objet de diviser les personnes handicapées entre elles mais à l’inverse de les réunir autour de revendications à la hauteur de leur aspiration légitime à mener une vie autonome.
Nous affirmons qu’aucune avancée sérieuse et durable dans le domaine du handicap ne pourra se faire sans poser clairement la question du rôle, de la légitimité et de l’action des associations gestionnaires et sans l’organisation d’une lutte autonome vis à vis de ces dernières.

9/ Le caractère politique de notre lutte

Contrairement à ce que soutiennent depuis des années les associations gestionnaires, le handicap n’est pas un sujet « apolitique ».
La place réservée aux personnes handicapées s’inscrit inévitablement dans un projet de société.
En ce sens, il ne fait aucun doute que le système économique capitaliste qui exacerbe l’individualisme, valorise principalement la concurrence et le profit, creuse les inégalités et concentre les pouvoirs entre les mains d’une minorité, impacte de façon négative les politiques menées dans le domaine du handicap.
Les politiques d’austérité menées au nom de cette logique notamment en Europe, ont d’ailleurs confirmé qu’elles n’avaient que faire des droits des personnes handicapées et ont conduit à détériorer leurs conditions de vie, partout où elles ont été appliquées.
Notre combat est donc politique dans la mesure où nous savons qu’il est indissociable de celui qui vise à transformer en profondeur la société pour restaurer la justice sociale et l’égalité.
Pour autant nous ne sommes le jouet d’aucun parti politique en particulier, et ne sommes pas encartés.
Nous savons, par ailleurs, que parmi ceux qui devraient apparaître comme des alliés politiques naturels, beaucoup se désintéressent de notre condition quand ils ne font pas preuve d’une méconnaissance crasse de nos difficultés réelles.
Force est, en effet, de constater qu’aucune organisation politique, y compris à gauche, ne s’est montrée jusqu’ici capable de se départir d’une vision humanitaire, compassionnelle, voire caritative du handicap, pour l’envisager comme un sujet politique et social à part entière, et élaborer des propositions à la hauteur des enjeux en présence.
***
Comme toute chose en ce « bas monde » ce manifeste est imparfait et incomplet.
Il a sans aucun doute vocation à s’enrichir, dans le respect de ses principes fondateurs.
Il définit néanmoins les éléments de base autour desquels nous avons décidé de nous regrouper.
Le 12 avril 2016,
Elena Chamorro (Aix-en-Provence), Elisa Rojas (Paris), Lény Marques (Clermont-Ferrand), Mathilde Fuchs (Rennes)


Article France Info

Trop jeune, manipulée, payée... Nous avons passé au crible les critiques faites à Greta Thunberg

 

Deux tresses qui dégringolent sur ses épaules, un bonnet enfoncé sur la tête et une pancarte dans les mains. Greta Thunberg est désormais connue du grand public. En grève scolaire pour le climat, la jeune Suédoise d'à peine 16 ans s'est exprimée devant les dirigeants du monde entier lors de la COP24, à Katowice (Pologne) en décembre dernier, ou à Davos (Suisse) pour le Forum économique mondial en janvier. L'adolescente est devenue l'un des visages de la lutte contre le réchauffement climatique et doit venir s'exprimer, mardi 23 juillet, devant l'Assemblée nationale. Mais cette récente célébrité lui vaut de nombreuses attaques, y compris de la part de certains élus français. Franceinfo passe au crible les critiques qui lui sont adressées.

1Elle est trop jeune et devrait retourner à l'école

"La petite Greta, cette gamine de 16 ans devant laquelle il faut plier le genou." Invité de France Inter fin juin, le député Sébastien Chenu (Rassemblement national) n'a cessé de conspuer la jeunesse de l'activiste suédoise, "demoiselle" âgée de 16 ans.

Il est loin d'être le seul à le penser. "Les 'Minikeums' seront quant à eux reçus au Sénat. Et 'Flipper le dauphin' dira son attachement à la planète au Conseil constitutionnel"s'est moqué l'animateur Jérôme de Verdière en apprenant sa venue devant l'Hémicycle. "On peut se demander si c'est aux enfants de faire de la politique mais il y a une certitude, Greta Thunberg, pour changer le monde, il faut aller à l'école !", estime encore la députée Les Républicains Valérie Boyer sur Twitter.
Greta Thunberg l'entend volontiers. "Je suis trop jeune pour faire ça. Nous, les enfants, on ne devrait pas avoir à faire ça", se défendait-elle sur Facebook (en anglais) en février dernier, un message traduit par Reporterre. "Si tout le monde écoutait les scientifiques et entendait les faits que j'évoque constamment, personne n'aurait à m'écouter ou à écouter les centaines de milliers d'autres écoliers en grève pour le climat dans le monde. On pourrait tous retourner à l'école."
"C'est bien qu'elle soit jeune, pense au contraire le chercheur Daniel Boy, directeur de recherche au Cevipof, spécialisé dans les mouvements environnementaux. C'est symbolique, ça veut dire que le sujet intéresse les jeunes. Après tout, dans 10 ou 20 ans, les conséquences du réchauffement climatique les concerneront directement."

2Elle est manipulée par des lobbys verts

Pour Valérie Boyer, la jeune militante écologiste est également "sous emprise". Elle serait "instrumentalisée par les ayatollahs écolo-catastrophistes qui veulent imposer aux jeunes une réduction massive de leurs libertés", ajoute même le chirurgien Laurent Alexandre, figure de la tech en France. Les personnes qui gravitent autour de Greta Thunberg sont perçues pour beaucoup comme "inquiétantes" ou "manipulatrices".
Ne pensez-vous pas qu'une adolescente de 16 ans puisse parler d'elle-même ?Greta Thunbergsur Facebook
Et la jeune fille d'ajouter : "Beaucoup de gens aiment répandre des rumeurs disant que j'ai des gens 'derrière moi' ou que je suis 'payée' ou 'utilisée' pour faire ce que je fais. Mais il n'y a personne 'derrière' moi, sauf moi-même." 
Le nom qui revient le plus souvent est celui d'Ingmar Rentzhog. "Petit génie suédois des relations publiques", comme le qualifie l'ex-députée écologiste Isabelle Attard dans une tribune publiée sur Reporterre, il est le cofondateur de la start-up We Don't Have Time, réseau social consacré à la planète, et "le président du conseil du think tank Global Utmaning", lié à un programme du forum de Davos, précise Libération. Activités pour lesquelles il est accusé de "greenwashing", à savoir faire de l'écologie pour se donner une belle image.
Tout est parti d'une photo de Greta Thunberg postée par Ingmar Rentzhog au début de la grève scolaire de la jeune fille, en août dernier. Dans Reporterre, Isabelle Attard dénonce un coup de communication. "En fait, Ingmar Rentzhog et la famille de Greta se connaissent déjà et ont participé ensemble à une conférence sur le climat le 4 mai 2018. Tout a été finement programmé pour transformer la jeune Suédoise en héroïne internationale", accuse l'ancienne élue, pour qui Greta Thunberg a cédé au "capitalisme vert". Des faits que l'intéressée nie : "Il m'a parlé et a pris des photos, qu'il a affichées sur Facebook. C'était la première fois que je le rencontrais et que je lui parlais."

3Elle tient des discours apocalyptiques

"Elle est programmée pour des speechs apocalyptiques", attaque le magazine Causeur. "Non à la moraline et la terreur par la peur", ajoute le député Les Républicains Jean-Louis Thiériot. Il faut dire que dans ses discours, Greta Thunberg n'hésite pas à utiliser des mots brutaux pour faire prendre conscience de l'urgence de la situation. "Notre maison brûle", "je veux que vous paniquiez", reconnaît-elle dans son manifeste Rejoignez-nous, publié en avril en France.
Lorsque votre maison est en feu, vous ne vous asseyez pas et ne parlez pas de la façon dont vous pourrez la reconstruire une fois que vous aurez éteint le feu. Si votre maison est en feu, vous sortez en courant et vous vous assurez que tout le monde soit dehors pendant que vous appelez les pompiers. Cela exige un certain niveau de panique.Greta Thunbergsur Facebook
La peur est-elle la meilleure solution pour parler de climat ? Si certains s'interrogent sur la posture de Greta Thunberg, sa méthode ne choque pas les scientifiques que franceinfo a interrogés. C'est "difficile à entendre pour l'opinion publique, mais c'est une réalité, soutient Sandrine Maljean-Dubois, directrice de recherche à l'université d'Aix-Marseille. C'est bien qu'elle mette la pression. L'urgence est là. On n'a plus que quelques années pour changer les choses."
Déçue face aux attaques dont Greta Thunberg est la cible, Sandrine Maljean-Dubois n'est toutefois pas "étonnée""A l'origine, c'est des lobbies traditionnels, des gens conservateurs qui ne supportent pas les jeunes et que le discours sur l'effondrement dérange. Ils préféreraient glisser le problème sous le tapis." 

4Elle prend la place des experts du climat

Certains regrettent aussi de voir Greta Thunberg prendre la place, à la tribune et plus largement dans les médias, de scientifiques experts du réchauffement climatique. "Hervé Le Treut, Valérie Masson-Delmotte, Jean Jouzel et tant d'autres pour parler climat à l'Assemblée nationale ? Non, Greta Thunberg, adolescente en grève d'école. Agaçant", juge ainsi un utilisateur de Twitter.
Pour le climatologue Robert Vautard, le discours scientifique et le cri du cœur ne sont pas incompatibles. "Chacun est dans son rôle. Mademoiselle Thunberg ne parle pas pour les scientifiques – et je ne l'ai d'ailleurs jamais vu intervenir en ce sens – mais pour sa génération. Et elle appuie ses convictions sur des faits scientifiques. Ça me paraît normal", explique-t-il à franceinfo. Lors de son passage devant l'Assemblée nationale à Paris, Greta Thunberg sera d'ailleurs accompagnée de la climatologue Valérie Masson-Delmotte, vice-présidente du Giec et coordinatrice du rapport sur la limitation du réchauffement climatique à 1,5 °C.
Par ailleurs, la jeune militante n'a pas à rougir de ses connaissances sur le sujet. "Son discours est très construit, réfléchi. Je pense qu'elle travaille beaucoup et qu'elle a une capacité à intégrer assez impressionnante", estime Sandrine Maljean-Dubois. La chercheuse a déjà rencontré Greta Thunberg, lors de la COP24 en Pologne. "Elle sait trouver les mots qui permettent de concrétiser la menace. Ce discours scientifique jusqu'à présent trop abstrait, elle le personnifie", admire-t-elle.

5Elle n'agit pas en accord avec ses paroles

Autre critique régulière à propos de Greta Thunberg : la manière dont elle se déplace pour alerter le monde. Beaucoup la soupçonnent de prendre l'avion, alors même que ce moyen de transport est l'un des plus gros émetteurs de CO2. "Quand elle voyage, c'est à cheval et en bateau ?", s'interroge ainsi un utilisateur de Twitter.
La réponse à cette question a priori rhétorique n'est pourtant pas difficile à trouver. "Pour rejoindre Davos en janvier depuis la Suède, Greta Thunberg avait pris le train : 32 heures de voyage", assure Le Journal du dimanche. Quant à son voyage à New York, prévu en septembre à l'occasion du sommet pour le climat des Nations unies, elle affirme vouloir "essayer tous les moyens possibles" – comme le bateau – pour "s'y rendre sans emprunter l'avion", relaye L'Obs. Une journaliste de Libération qui l'a interviewée précise même que Greta Thunberg "n'a accepté la rencontre" qu'avec une "exigence : que l'on vienne en train".
"Tout le monde n'arrête pas de dire que le réchauffement climatique est une menace existentielle, que c'est le problème le plus important de notre époque, mais tout le monde continue d'agir comme avant, exposait-elle lors d'une conférence à Stockholm. Je ne comprends pas." 
Pour Sandrine Maljean-Dubois, son comportement est tout à fait cohérent avec ses idées. "Peu de personnes le sont. Je travaille sur le sujet depuis 25 ans, mais je ne l'ai pas toujours été", admet-elle. Si cette rigueur dérange certaines personnes, c'est parce que Greta Thunberg "représente la mauvaise conscience. Elle nous met face à nos propres contradictions et nos responsabilités".

6Elle gagne de l'argent grâce à son combat

"Papa et maman se sont rendu compte que lui faire arrêter l'école leur rapportait plus d'argent que de l'y laisser", avance une internaute. Comme elle, certains pensent que le combat de l'adolescente n'est qu'un moyen de faire de la publicité à la famille Thunberg. Parents et enfants ont publié, l'été dernier, un livre sur la transition écologique du foyer et ce, "quelques jours à peine avant le début de la grève de Greta", rappelle Le Monde"Une photo de la jeune fille devant le Parlement suédois figure même en couverture de l'édition de poche, publiée en décembre 2018." Sauf que, comme le souligne le quotidien, "en août, personne n'aurait pu anticiper la médiatisation et l'impact de son action". 
"Je fais ce que je fais complètement gratuitement, je n'ai reçu aucune somme d'argent ni aucune promesse de paiements futurs, sous quelque forme que ce soit. Et personne lié à moi ou à ma famille ne l'a fait non plus", défend fermement Greta Thunberg sur Facebook. Elle précise que les bénéfices du livre "iront à huit associations caritatives différentes travaillant dans les domaines de l'environnement, du soutien aux enfants malades et de défense des droits des animaux".
Une information confirmée à franceinfo par le président de la maison d'édition Kero, qui a déjà publié le manifeste de Greta Thunberg en français et s'apprête à traduire le livre familial. "C'est une demande qui vient d'elle depuis le tout début de la proposition d'édition de son manifeste. Il en sera de même pour le livre sur sa famille que nous publierons à la fin de cette année", souligne Philippe Robinet.

7Ses proches utilisent son autisme

Greta Thunberg "affiche son Asperger comme un titre de noblesse", critique l'écrivain Pascal Bruckner dans Le Figaro. "En révélant qu'elle est atteinte d'un autisme Asperger, ses parents en ont fait un bouclier humain inattaquable", ajoute l'entrepreneur Laurent Alexandre dans L'Express. D'après ce dernier, "elle aurait besoin d'un stress minimum" et devrait être retirée des projecteurs.
Greta Thunberg, elle, n'est pas de cet avis. Sur Facebook, elle explique que c'est justement ce trouble neurodéveloppemental, un "super-pouvoir", qui l'a poussée à s'engager. "Si j'avais été 'normale' et sociable, j'aurais intégré une association, ou j'en aurais fondé une moi-même. Mais comme je ne suis pas très sociable, j'ai fait la grève de l'école à la place." 

"Elle est à l'évidence très intelligente. Elle sait ce qu'elle fait, défend Danièle Langloys, présidente de l'association Autisme France. Ce n'est pas une petite chose qu'il faut protéger !" Si la militante conçoit que l'autisme de Greta Thunberg peut être source d'un stress plus important, elle affirme : "Cette jeune femme l'assume, c'est un choix personnel qu'elle fait, comme toute autre personne peut le faire."
La "différence" de Greta Thunberg peut même être à l'origine de sa force, d'après Danièle Langloys. "C'est une caractéristique de certaines personnes autistes, d'avoir un idéal très élevé de justice ou d'engagement. Elles ont cette rigueur, elles ne dérogent pas à leurs principes." Et la présidente de l'association estime que personne n'a de leçon à lui faire : "Elle saura bien quelles suites donner ou non à son action. Le reste n'est que commentaire stupide. Les personnes qui ne connaissent rien à l'autisme n'ont qu'à se taire."


Nuit debout Saint-Nazaire dans tout ça.

 Nos élites pensantes d'une certaine idée de la gauche se sont très vite rangées du côté de la meute en relayant une vidéo assez abjecte de Tatiana Ventôse, vidéo aux allures complotiste (source)
J'ai eu le malheur de  préciser le côté complotiste de la vidéo sur la page Facebook de nuit debout, leur expliquant que considérer Greta comme manipulée était un vision Neurotypique et validiste de son autisme impliquant d’ignorer ce qu'elle est, son discours et ce qui justifie son discours de son point de vue. Aussi, en se plaçant uniquement dans un point de vue validiste, le n'importe quoi l'emporte pour casser du Greta. En ce sens je souhaitait alerter des dangers d'une telle vision qui ressemblait plus à une dialectique de combattant de salon que de personnes se disant ouvertes d'esprit.
D'autre part je rattachais cette attitude à ce que j'avais déjà constaté de fermeture et de sectarisme à d'autres moments sur la conception de la lutte. Ces beaux penseurs se mettant sur un piédestal, un lieu en l’occurrence où  le pauvre hère en recherche de savoir et de combat doit venir trouver le lumière. Surtout ne pas aller là où la parole peut-être différente. C’est une attitude constante d'une partie de cette mouvance. On débat entre-soi, surs de notre raison, l'autogestion ne doit être que pour ergoter d'une virgule, vouloir l'autogestion populaire structurée, les gens ne sont pas près voyons.
Bref, tel était mon propos, propos vif certes, mais non insultant ou injuriant, mais sur le fond.
Que n'ai-je pris sur mon autisme, des insultes, des vraies répréhensibles selon la loi "a peine d'amende est alors de 12000 Euros maximum. Si l'injure publique est à caractère raciste ou si elle vise une personne à raison de sa religion, de son sexe, de son orientation sexuelle ou de son handicap, alors l'amende monte jusqu'à 22500 Euros et une peine de prison de 6 mois peut être prononcée par le juge." ceci de la part de Mr Régis Avril, Le gestionnaire de la page se contentant d'un "pauvre pomme". Il a fallu que je fasse un rappel à la loi pour que les insultes soient gommées et que je prépare une déposition sur Pharos (parquet de Paris responsable des délits informatiques), mais et cela est une évidence chez ces gens là pour que mes remarques soient tout autant effacées.
Bref des gens dit de gôche qui se comportent comme des racistes de premier rang.


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