dimanche 12 janvier 2014

Les impostures du Front National


Le Front National puisqu'il faut bien le nommer et son candidat virtuel aux élections municipales n'ont pas hésité il y a quelques temps à diffuser un « grand sondage ». Sous couvert de « donner la parole aux habitants de Saint-Nazaire » ils resservent leur imposture antisociale, antidémocratique, xénophobe et raciste.

L'immigration et l'insécurité... des obsessions

Chacun des chapitres proposés reprend deux des obsessions majeures du FN : l'immigration et la sécurité. Il ne cesse de dénoncer, à travers la formulation même des questions de ce « sondage » l'immigration et les immigrés qui nous envahiraient. Ils sont présentés comme responsables des problèmes économiques et sociaux, de l'insécurité et plus généralement comme la source des maux de notre société.
Et ceci en dépit des réalités mêmes puisque les entrées d'étrangers est stable depuis 40 ans. Au total les immigrés représentent environ 11 % de la population française selon les chiffres des Nations-Unies qui compte les personnes nées dans un autre pays que celui où elles résident, 8 % selon l'INSEE qui compte les étrangers nés à l'étranger. Un tiers sont de l'Union Européenne. Et ils contribuent beaucoup plus au budget de l'État et de la protection sociale qu'ils ne leur coûtent (le solde positif est de 12,4 milliards d'euros).
Le « sondage » pose la question :« diriez-vous que l'insécurité est souvent liée à une immigration incontrôlée ? ». Cette obsession continue en dépit des réalités : les condamnations d'étrangers représentent 12,5 % des condamnations et celles des français 81 % (la nationalité des 6,5 % restant n'est pas connue).

L'emploi

La situation de l'emploi est grave avec, en France, près de 6 millions de chômeurs et dans toute l'Europe où 23 % des jeunes sont au chômage et la moitié des autres en emploi précaire
Au nom de la préférence nationale, le FN propose de restaurer les frontières alors que les économies de tous les pays sont de plus en plus imbriquées et que, par exemple, les pays émergents ont atteint un niveau de développement comparable au nôtre, que nous dépendons autant d'eux qu'ils dépendent de nous. Il serait irresponsable, dangereux voire suicidaire de prétendre se replier sur nous-mêmes et vivre en autarcie.
En totale opposition, nous voulons voir développer les solidarités entre les victimes de la crise et mettre à contribution le capital.

La préférence nationale et l'identité française

Le FN voudrait voir réserver l'accès à l'emploi, les bénéfices de l'action sociale (indemnités de chômage, prestations familiales etc.), l'accès aux logements sociaux en priorité aux français. Il s'agirait là d'une grave rupture dans l'égalité reconnue à tous et toutes notamment par la Déclaration universelle des Droits de l'Homme. Ce serait scandaleusement injuste et spoliateur car les immigrés contribuent à la richesse et au bien commun, ne serait-ce qu'à travers leurs impôts et leurs contributions sociales qui leur ouvrent les droits aux prestations sociales.
Pour notre part, nous voulons rompre avec toutes les formes de discrimination.
Le FN prône une politique culturelle de défense de l'identité française. On sait ce que cela signifie de repli sur soi et de rejet de l'autre, d'obsession xénophobe. En fait le FN défend une conception ethniciste et en partie religieuse de la nation française. C'est ce qui sous-tend son agressivité vis à vis de l'Islam et des musulmans, son rejet des Roms.
Au contraire, nous voulons une politique en direction de la vie associative et culturelle qui multiplie pour tous les occasions d'expressions et de découverte des autres et de leurs apports culturels.
Il faut faciliter l'accès à la nationalité française en renforçant les droits civiques (par exemple en donnant le droits de vote aux élections locales à tous les étrangers) et sociaux pour que tous ensemble nous décidions de l'avenir du pays. C'est le meilleur moyen pour assurer intégration de tous et fraternité entre tous.

Les droits des femmes

Le mariage est « exclusivement sur l'union d'un homme et d'une femme ». C'est sur cette affirmation en régression avec les évolutions trop récentes et en contradiction avec la loi que le FN fonde sa politique familiale. Il veut privilégier le revenu familial et l'allongement du congé parental ce qui provoquera un retour des femmes au foyer, les réduisant à leur rôle de génitrice et de mère. Il en rajoute dans la discrimination xénophobe en prétendant réserver les allocations familiales aux seules familles « dont un parent au moins est français ».
Avec la suppression du remboursement de l'IVG, le FN s'attaque directement au droit fondamental des femmes à disposer de leur corps (à l'image de ce qui se passe en Espagne).
Au contraire, nous voulons que soit effective l'égalité des hommes et des femmes partout, notamment en matière de salaires et de conditions de travail. Le « plafond de verre » doit « exploser ».

L'économique et le social

Le FN essaie de faire croire qu'il est devenu un important parti ouvrier... alors que 70 % de son électorat n'appartient pas aux classes populaires et que ses propositions politiques vont à l'encontre des intérêts des salariés. Ainsi il défend l'apprentissage dès 14 ans qui est une vielle lune de la droite et du patronat les plus rétrograde. Il ne cesse de prôner la chasse aux assistés et aux « fraudeurs » sociaux au mépris de la réalité.
Il n'a nullement l'intention de combattre la « concurrence libre et non faussée » ou simplement d'y soustraire des secteurs vitaux comme la santé, l'éducation ou l'énergie... Il n'a d'ailleurs jamais défendu les services publics et veut réduire les dépenses publiques jugées nocives et le nombre de fonctionnaires.
Il est obsédé par la réduction « du coût du travail » et pour cela demande la diminution des cotisations sociales qu'il veut basculer vers l'impôt. Le financement de la protection sociale en sera d'autant fragilisé conformément aux souhaits de la frange la plus libérale du patronat.
Finalement bon élève du capitalisme, le FN veut se présenter comme une alternative crédible à la droite pour défendre les intérêts de possédants. En dépit de ses postures anti-système, il a les mêmes positions que la droite la plus libérale sur les questions économiques et sociale.
En totale opposition, nous voulons un nouveau partage des richesses qui mette à contribution le capital et réorienter notre modèle de production, de consommation et d'échange en rupture avec le capitalisme et le productivisme.

Nous combattons sans concession la stratégie de ceux qui cultivent le rejet de l'autre et la division des travailleurs. Nous voulons un avenir de justice sociale.

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